Gode save the president

On ne l’attendait pas si tôt. Le livre-testament du Président Chirac est déjà en librairie. Coécrit avec le journaliste Pierre Péan, spécialiste des confidences « anthumes » de chefs d’Etat sur le point de quitter le pouvoir, cet ouvrage est censé donner un visage « plus humain » à celui qui a occupé le Palais de l’Elysée durant ces onze dernières années.
Et de trouver, parmi ces pseudo-confidences plus ou moins revisitées, cette confirmation rassurante au sujet de la virilité présidentielle : Jacques Chirac aurait bien eu « plusieurs femmes » dans sa vie. Sympa pour Bernadette.
Même si l’on pouvait sérieusement mettre en doute le sex-appeal de la première dame de France, dont l’attachement quasi chronique à son sac à main révèle sans doute un profond malaise au niveau du ça – pour reprendre une terminologie Freudienne – il n’en reste pas moins que ce genre de confidences sur l’oreiller relève du vaudeville de mauvais goût.
Une paillardise somme toute bien franchouillarde, comme la tête de veau et la bière, autres prétendues passions du futur-ex-occupant de l’Elysée.
Sur un sujet comme l’infidélité, là où le puritanisme anglo-saxon aurait suscité un véritable scandale, provoquant au minimum – si nous avions été aux Etats-Unis – une procédure d’impeachment de la part du Sénat, les Français voient une confirmation du penchant présidentiel pour le bien-vivre et la bonne chère.
Après tout, l’attrait du pouvoir suscite bien des tentations chez certaines représentantes de la gente féminine, toujours prêtes à prendre un coup de vieux, du moins lorsqu’il possède le goût incomparable d’un destin national.
Et de se dire que le Président Chirac aurait vraiment eu tort de se priver des réjouissances auxquelles tout homme normalement constitué aspire, légitimement ou non.
Il est vrai que les frasques de l’ex-président Clinton et de sa non moins célèbre stagiaire Monica Lewinski restent encore aujourd’hui dans toutes les mémoires.
Car chez les Américains, l’on bat sa coulpe en public, avec moult détails.
En revanche, point de ce genre de précisions concernant les demoiselles qui sont passées sous JC, ignorant peut-être la signification de ces initiales : J’aime ton Cul.
Était-ce à l’arrière de la fameuse CX, sur des sièges recouverts de sky ? Ou bien plus directement « à la hussarde », sur le bureau présidentiel reconverti en lupanar pour l’occasion ? Dans une chambre mansardée de la résidence du Fort de Brégançon ?
Le mystère subsiste. Quant aux personnalités devenues subrepticement - le temps d’une nuit ou durant quelques années - les amantes du grand homme d’origine corrézienne, nous n’en savons guère plus…du moins pour l’instant !
Après tout, les femmes cachées de Mitterrand, nous avons fini par en connaître certaines : la maman de Mazarine, ou encore Edith Cresson - condamnée au bûcher des vanités lors de son éphémère parcours en tant que Premier Ministre.
Car il en va du pouvoir comme du talent : il ne s’agit pas d’une maladie sexuellement transmissible !