Le gouvernement israélien de Livni, Olmert, Barack... nous fait tous les jours, à nous qui réclamons la paix, l’arrêt immédiat des combats et le respect de la dignité du peuple palestinien, un gros bras "d’honneur" en pleine figure.
Le comportement odieux et cynique de ce gouvernement est tel que même des journalistes du quotidien "Haaretz" s’étranglaient hier soir sur un plateau télé : "Nous sommes la honte du monde entier ! Toutes les populations de tous les pays nous haïssent ! Il faut arrêter".
Pour cause.
Non seulement, ce gouvernement de barbares ne respecte même pas les pauvres 3 heures de "trêve" quotidienne, non seulement il autorise que sa glorieuse armée enferme des civils dans une maison et les y tue froidement, non seulement il ne respecte même plus les commandements de sa propre religion (où est-il écrit que "tu auras le droit de tuer ton prochain y compris pendant le Shabbat"?), religion dont il continue pourtant de se revendiquer, au grand désespoir de nombreux juifs partout dans le monde qui hurlent "Pas en notre nom", y compris en Israël (manifestation à Tel Aviv aujourd’hui), non seulement il bombarde des convois humanitaires et des écoles protégées de l’ONU, mais encore fait-il tout cela avec la tranquillité de qui se sent sûr de son impunité.
Pourtant, les manifestations partout dans le monde se multiplient et s’amplifient, chaque fois plus déterminées et chaque fois aussi, porteuses de plus en plus de colère.
Nos cris de rage devant notre propre impuissance et devant la falsification de la démocratie, montent de plus en plus haut mais retombent sur nos têtes comme des colombes abattues en plein vol.
Nicolas Sarkozy, qui est allé amuser la galerie quelques jours au Proche Orient, jette de l’huile sur le feu, ici et là bas.
Là bas, il a fait la morale et conchié le Hamas (alors que jusqu’en Israël, que les citoyens soient pour ou contre le conflit , quasiment plus personne n’ignore que c’est bien avec cette force-là qu’il faudra négocier quelque chose....), il n’a discuté qu’avec les personnes , y compris certains dirigeants de pays arabes, qui privilégient les intérêts sionistes ou qui ne manifestent pas la ferme intention de s’y opposer...
Ici, il a fermé les accès RER et SNCF des banlieues (mais pourquoi les banlieues, M. le Président de tous les Français? Une peur de voir dévaler la "racaille" sur la capitale et d’aller jusqu’à l’Elysée et pas assez de "karcher" en magasin?) et nous a réservé un comité d’accueil de 4.000 policiers, rien que pour Paris, 4.000 policiers qui étaient comme une sorte d’appel au dérapage.
Pendant ce temps, sa chère épouse fait la Une du magazine "Tribune Juive", avec un joli titre : "Carla, l’élue". Madame et Monsieur Sarkozy, pourtant prompts à demander l’interdiction des couvertures de journaux qui ne leur conviennent pas, n’ont pas jugé opportun, manifestement, de demander à ce que cette couverture, partisane, soit retirée. Cela eut été bien compréhensible pourtant ; quand on se dit le Président de "tous les Français", on ne peut pas laisser un magazine clairement confessionnel faire la Une avec sa chère et tendre dans un tel contexte.
Nous, nous hurlons depuis 15 jours "halte au massacre", "retrait de Gaza", "protégez les Palestiniens", et nous avons l’impression de plus en plus nette de pisser dans un violon puisque, comme le disent pudiquement les médias "le conflit entre dans sa troisième semaine " et que rien ne bouge.
Les mêmes pompiers pyromanes viennent ensuite sur les plateaux télés avec leurs tronches enfarinées et toute l’hypocrisie du chat qui va bouffer le canari, nous expliquer : "ne transposons pas le conflit israélo-palestinien (sic) chez nous", "il ne faut pas communautariser le conflit" blablabla.
Trop de "gens de gôche" serrent encore les fesses, eux aussi, devant l’étendue de la poudrière sur laquelle il faut bien, pourtant, avancer.
Pas tous, heureusement, il reste encore beaucoup de militants et de sympathisants courageux et déterminés qui n’ont pas peur d’aller au charbon et de tenter de faire ce qui n’est plus fait, hélas, depuis 30 ans, par cette "gauche française" (dont plus aucun citoyen sensé ne veut). Ce n’est pas (seulement) notre merde, mais c’est bien nous qui devons la nettoyer, pourrait-on dire.
Oui, le conflit est trop confessionalisé, je le dis sans problème. Mais ça ne me retient pas d’aller dans la rue.
Personnellement, je ne manifeste pas "pour les musulmans contre les juifs" et je ne crierai pas "allah akbar" au lieu de crier "Livni meurtrière, Olmert assassin" pour faire plaisir à quelques uns qui refusent d’entendre parler de politique avec un grand "P". La France est un pays laïque, où les religions sont respectées, mais dans la sphère de l’intime, et j’y tiens, quelle que soit la religion.
Seulement, voilà, une fois qu’on a dit cela, il faut bien agir, choisir, et c’est là que pour nous, militants communistes, les choses se compliquent sérieusement car elles nous mettent directement face à la déshérence politique dans laquelle nous, (disons, ce qui nous représente), avons laissé toute une partie de la population.
L’heure n’est pas aux règlements de comptes et je n’aime pas les procès d’intention, mais le procès et les comptes viendront quand même, encore et toujours, parce qu’il faut reconnaître qu’une bonne partie de cette "gauche" est dramatiquement autiste.
Encore aujourd’hui, il n’y avait aucune représentation du PS, en tout cas à Paris. Les partis de gauche qui continuent à inclure le PS dans leurs stratégies électorales et gouvernementales se rendront donc de plus en plus coupables d’un double langage et d’une collaboration de classe évidente.
Parmi les communistes, où qu’ils se trouvent, trop de camarades ayant des responsabilités ont encore peur de leur ombre, ou refusent carrément de (re)prendre des discours marxistes sur des sujets pareils.
Oui le PCF a toute sa place là (et il faut saluer tous les camarades qui étaient, cette fois, bien présents en nombre, un bon millier je pense), oui la LCR également (toujours bien présente aussi), oui la CGT aussi, et d’autres qui se revendiquent des mêmes idées, même s’ils les entendent différemment...
Parce qu’ils font encore partie (mêmes s’ils ne sont pas les seuls), pour de nombreuses personnes, des organisations qui doivent être anticapitalistes, populaires, qui devraient être des outils, des "courroies de transmission" dans la lutte des classes,y compris à l’échelle internationale.
De ce fait, je ne comprends pas les camarades qui, (bonne ou mauvaise raison), refusent de soutenir la cause du peuple palestinien. Que votent-ils dans les commissions exécutives ou les AG? L’approbation de l’accord sur la représentativité, par exemple?
S’il est toujours nécessaire de préciser que nous ne soutenons pas le Hamas en tant que tel, mais la résistance palestinienne, le combat pour la liberté d’un peuple, notre combat de classe doit aussi nous interdire de renvoyer ce même Hamas et le gouvernement israélien dos à dos. Cela sert trop les sionistes.
Le fait que notre soutien au peuple palestinien doit être un soutien de classe, et pas simplement un soutien "humaniste" est en effet, pour bon nombre d’entre nous, une évidence.
Soutien de classe parce que les Palestiniens sont nos frères oui, comme tous les prolétaires du monde entier qui subissent les agressions du capital et de l’impérialisme.
Comme disaient Marx et Engels, la voilà, notre seule et unique nation, celle des travailleurs ! Pour Gaza, il faut relever le drapeau rouge et entonner l’Internationale à pleins poumons, sans crainte.
Soutien de classe car il n’y a pas de démocratie si elle est bourgeoise, pour nous, les prolétaires du monde entier.
Car tout est lié, et c’est cela que cette agression perpétuelle d’Israël sur la Palestine et son peuple ne cesse de révéler depuis des décennies.
Notre mobilisation sur des bases de classe évitera à des gens comme Ph. Val de dire d’énormes conneries sur une gauche communiste soi disant antisémite par nature, comme il l’a expliqué toute à l’heure sur le plateau de Gisbert.
La prochaine fois, il sera bien obligé de tomber le masque et de se révéler comme l’agent du pouvoir bourgeois qu’il est. Pour dire que ce qui le fait vraiment vomir, ce sont les communistes de tous poils et les vrais socialistes.
Impérialisme et fascisme vont main dans la main. Tous deux ennemis des travailleurs du monde entier.
Israël est un Etat qui est la figure de proue de l’impérialisme américain dans la région, c’est un état colonialiste et fasciste (demandez aux Israéliens qui manifestent pour la paix et critiquent leur gouvernement comment ils sont traités chez eux, demandez à Mordechaï Vanunu, qui avait révélé l’existence de la bombe atomique israélienne, comme il a bien vécu ses 18 ans de prison, souvenons nous de comment et par qui I. Rabin a été froidement assassiné ! Je ne parle pas non plus de la répression anti-communiste là bas, pourtant réelle, qui s’exerce contre des militants politiques et contre des syndicalistes...).
Ces manifestations de l’impérialisme là bas font rejaillir ici "a contrario" comment les pseudo-démocraties bourgeoises sont devenues des pourritures, des dictatures, de moins en moins "douces", comme nos régimes ne méritent plus leur nom, puisque les manifestations pacifiques, qui ont pourtant rassemblé aujourd’hui près de 200.000 personnes dans toute la France, ne sont pas entendues et restent lettre morte !
Que va-t-il falloir que nous fassions ici pour être entendus et écoutés de nos propres dirigeants, pour qu’ils arrêtent vraiment le conflit là-bas et donnent à l’Etat d’Israël la claque qu’il doit se prendre? Jusqu’à quand l’Union Européenne va-t-elle entretenir l’économie de ce pays? Coupons leur le robinet à fric !
Dans les rues de Paris aujourd’hui j’ai vu des dizaines de milliers de prolétaires, dont beaucoup se fourvoient, certes, dans des manifestations religieuses contre cette saloperie de guerre, mais j’ai vu quand même, des dizaines de milliers de prolétaires, qui ne se fourvoient au fond pas tant que cela dans la mesure où ils se ressentent comme appartenant à ce peuple palestinien massacré.
On a tort d’en faire une preuve si évidente de la communautarisation. Nous nous sentons toutes et tous des Palestiniens, même lorsque nous sommes Français, parce que, sous la botte de "l’USraël", comme j’ai lu quelque part, nous sentons, nous savons que ce sont des gens comme nous (et pas "comme eux", nos dirigeants), qui agonisent.
Des gens méprisés, des gens sacrifiés, des gens humiliés, comme nous le sommes toutes et tous face aux pouvoirs bourgeois, dans une mesure moins dramatique (mais pas pour tous). Évidemment, pourquoi le nier, le phénomène d’identification est encore plus fort pour les habitants des banlieues, parce que , quelle que soit leur couleur, leurs origines, leur religion, ils sont doublement ou triplement humiliés chaque jour par les gouvernements bourgeois.
Ce qui "m’interroge" c’est que nous n’arrivions plus à encourager ces mêmes prolétaires, jeunes et moins jeunes, à prendre également la rue pour défendre leurs droits ici.
La religion est une forme archaïque de politique, il ne faut pas l’oublier.
Les premières "constitutions" politiques furent marquées du sceau de la religiosité.
Les Eglises de toutes sortes ont toujours été des pouvoirs politiques bien plus que spirituels, des moyens d’organiser les sociétés civiles.
L’Inquisition , qui voulait affirmer le pouvoir de l’Espagne catholique sur le reste de l’Europe, les Papes en Avignon, les mic-macs religieux de Catherine de Médicis pour sauvegarder le trône de France de ses fils débiles contre le pouvoir des Guise, jouant un coup la Réforme, un coup les catholiques orthodoxes, ordonnant la Saint Barthélémy puis mariant sa fille au premier protestant de Navarre...L’Islam ne fait pas exception ; la rupture entre l’Islam Chiite et sunnite est politique. Les manipulations du sionisme à l’égard de la religion juive, c’est pareil...
Il y a donc une place à reprendre pour la politique, la vraie. Pas les flonflons creux et mensongers qui se déversent à chaque nouvelle campagne électorale, pour être aussitôt trahis, non. Mais la politique comme discours et moyen sur la vie de la Cité. Tous les jours.
Amis, camarades, nous sommes face à des contradictions énormes aujourd’hui ; tellement énormes qu’il est tentant de vouloir les contourner, des contradictions qui ont gonflé parce que trop longtemps nous avons abandonné le combat politique, le combat idéologique de classe, pour la seule chose que nous aurions du toujours réclamer et construire : la démocratie prolétarienne. Il n’y a qu’ainsi que nous assurerons vraiment le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple.
Oui, le combat de classe pour la Palestine, pour la Paix, pour la sanction des crimes de l’Etat d’Israël est difficile, compliqué, tortueux. Mais parce qu’il est difficile, nous devons justement le mener.
Nous tous, les communistes, les anarchistes, les vrais socialistes, sommes le seul, le dernier rempart contre le fascisme en France, et dans le monde. Sans nous, bien sûr, il y aura des résistances et des révoltes. Que donneront-elles si nous ne les nourrissons pas?
Nous sommes les seuls à même d’apporter une lumière pour, non pas empêcher ces révoltes, mais les éclairer jusque là où elles s’ignorent, les pousser, loin de la dictature. Nous sommes les seuls à même de permettre à tous les révoltés de devenir, peut être, des révolutionnaires
Ne l’oublions pas. Souvenons-nous en. Je suis convaincue que l’avenir est à notre portée.
Pour finir, il n’y a qu’un seul point sur lequel je donne raison à Sarkozy à 100% :
"Ensemble, tout devient possible. "Tu l’as dit bouffi ! Reçu cinq sur cinq.
Rendez vous encore plus nombreux pour la Palestine, rendez-vous aussi pour d’autres luttes, le 29 janvier, et le 30 et le 31....