Il y a 10 ans, un certain dimanche 10 janvier 1999, au milieu de l’après-midi, fut diffusée pour la première fois sur une chaîne française (TF1) une série ado qui -on aime ou on n’aime pas- restera dans les mémoires : Dawson !
Dans la petite ville tranquille de Capeside, dans le Massachusetts, une bande d’ados d’une quinzaine d’années s’apprête à rentrer en classe de seconde. Dawson Leery (James Van Der Beek) est un dingue de cinoche qui trouve les solutions à ses problèmes dans les films de Spielberg. Sa meilleure amie, Joey Potter (Katie Holmes), qui habite de l’autre côté de la crique, vit tel un garçon manqué avec sa sœur enceinte jusqu’au cou et son beau-frère black. Son meilleur ami, Pacey Witter (Joshua Jackson) traîne une étiquette de loser qu’il oublie en faisant le mariol. C’est alors que débarque Jen Lindley (Michelle Williams), une jolie petite blonde, venant s’installer chez sa grand-mère, qui n’est autre que la voisine des Leery. Big Bang ! Dawson est rattrapé par ses hormones, Joey, secrètement amoureuse de son meilleur ami, fait la gueule, et Pacey, tout heureux de voir les choses bouger, se frottent les mains quelques heures avant de tomber raide dingue de sa prof de littérature…
Bienvenue dans “Dawson”, une série créée en 1998 par Kevin Williamson, l’auteur de “Scream”, où la lumière est mise sur les ados et leurs angoisses : premières amours, premiers petits boulots, premières virées, premières fois en tout genre pour ces jeunes gens de plus ou moins bonne famille qui use et/ou abuse de phrases alambiquées pour exprimer leurs sentiments. Quoi ? Comment ça on ne parle pas comme ça à 15 ans ? (Et même parfois jamais pour certains…). Mais non ! C’est fait exprès pour bien comprendre ce qui se trame dans leur petite tête. Moins réaliste que “Angela, 15 ans”, moins grave que “La Vie à Cinq”, mais plus subtil que l’écœurante “Beverly Hills” (beaucoup plus subtil même), “Dawson” s’illustre par ses histoires simples (mais pas simplistes), sa distribution attachante, son humour (surtout dans les premières saisons), ses nombreuse références au cinéma et à la pop culture, son décor apaisant (la crique, les espaces verts, les petites maisons style Nouvelle-Angleterre…) et sa musique pop-rock en fond sonore (de Sarah McLachlan à Alanis Morissette en passant par Jewel, Savage Garden, etc. vous voyez le style quoi) renforçant (ou pas) l’intensité de certaines scènes.
La série peut-être découpée en trois périodes :
- Saisons 1 et 2 : la période Williamson
Kevin Williamson est aux commandes, tout va bien à bord, c’est un quasi-sans faute aussi bien dans la nature des intrigues, leur déroulement et leur forme. La première saison composée de 13 épisodes aurait même se suffire à elle-même.
- Saisons 3 et 4 : la période des fans
Williamson se barre à la fin de la saison 2 pour faire du cinéma (”Mrs Tingle”, avec Katie Holmes et Helen Mirren) et lancer sa deuxième série (Wasteland, avec Sasha Alexander et Marisa Coughlan). N’est pas J.J. Abrams qui veut… Hum ! Ses successeurs, probablement en manque d’imagination, ou par fainéantise, ou tout simplement pour battre le fer tant qu’il est chaud, réduisent la série à une histoire de couples à travers un triangle amoureux infernal (mais efficace pour l’audience). Les fans s’excitent ! La qualité reste néanmoins au rendez-vous malgré ce petit changement de recette (qu’il faut accepter).
- Saisons 5 et 6 : la période de la fac
Plus ça va, moins ça va… Malgré quelques bons épisodes ici-et-là, la série a globalement du mal à passer le cap de l’université. Le pire survient avec la 6ème et hideuse dernière saison qui écorne un peu (voire beaucoup) l’image de la série. Heureusement, Williamson vient finir le boulot en écrivant le final. On se consolera comme on peu…
Si Dawson a fait de ses interprètes des stars du petit écran, et même une actrice reconnue à Hollywood pour l’une d’entre eux (Michelle Williams, nommée aux Oscars pour son rôle dans “Brokeback Mountain”), elle a aussi plus ou moins lancé des scénaristes qui se sont depuis illustrés sur des productions bien connues des fans des séries. Dans le lot, on peut citer : Jon Harmon Feldman (créateur de Tru Calling, Reunion et Big Shots, producteur de Dirty Sexy Money), Greg Berlanti (créateur d’Everwood, Jack & Bobby, Eli Stone, producteur de Brothers & Sisters et Dirty Sexy Money), Tom Kapinos (créateur de Californication) ou Rina Mimoun (créatrice de Privileged, productrice de Pushing Daisies et Everwood).
Le samedi 8 novembre 2003, TF1 diffusa l’ultime épisode de deux heures, dont l’histoire se déroule cinq après les événements de la saison 6.
(texte écrit en partie pour le site ‘La Ligue des téléspectateurs extraordinaires’, photos : Sony Pictures)
Le montage final de la série diffusé dans le series finale :
Une vidéo souvenir :
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Dawson, 10 ans déjà !