Magazine Conso

Fifi Chachnil, diva des dessous chic

Publié le 13 août 2007 par Laurent Ballestra
Mais comment font-elles ? Combiner réussite professionnelle, vie perso, quotidien surchargé… Le challenge est (plus) rude quand il se conjugue au féminin. Chaque mois, le portrait (et les conseils) de ces aventurières de la vie moderne.


Sa voix rieuse s’amuse encore au souvenir de son parcours atypique : chanteuse en langue égyptienne à 20 ans, conceptrice de costumes excentriques par la suite, reconnue aujourd’hui comme une des créatrices de lingerie les plus douées. Ses modèles mutins flattent les formes féminines des stars – Madonna, Vanessa Paradis ou Laetitia Casta –, comme des inconnues. Bienvenue dans les coulisses du petit monde baroque de Mademoiselle Fifi. Née à Paris dans une famille de « soyeux » spécialisés dans le tissu haute couture, la petite fille, qui s’appelait encore Delphine, est bercée par cet univers de couleurs et de matières chatoyantes. Le seul souvenir de jeunesse un peu pénible, l’uniforme réglementaire de son école de bonnes soeurs : « 13 ans de jupe plissée écossaise, chandail vert, socquettes et chemisier blanc bien boutonné, on n’en ressort pas indemne ! D’où mon aversion définitive pour la couleur verte », précise-t-elle.

Coup de foudre au pied des pyramides

Après le bac, envol pour les USA, où elle entreprend des études d’art graphique. Mais c’est au cours d’un voyage initiatique initiatique en Égypte, qu’un changement de cap radical s’impose à elle, comme une évidence. De retour en France, Delphine orientalise son nom, devient Fifi Chachnil et enregistre un disque en arabe égyptien : « J’adorais cette langue, mais je ne la parlais absolument pas, c’était totalement phonétique, une sorte de yaourt à la sauce orientale ! » Enceinte de sa première fille, Fifi décide d’abandonner le devant de la scène et intègre les coulisses du spectacle, paillettes et strass, côté couture.

Ode à l’éternel féminin

En rencontrant Pierre et Gilles, le duo de photographes d’art à l’exubérance baroque, sa vie professionnelle prend une tournure décisive. Elle devient leur styliste, habille les artistes qu’ils immortalisent, dessine les costumes de leurs clips et de leurs films. « Les modèles extravagants que je dessinais étaient faits pour le spectacle, même si je pensais un peu naïvement qu’on pouvait les porter tous les jours, puisque moi je le faisais ! Mais après 10 ans de ce type de créations, j’ai ressenti le besoin de proposer quelque chose d’accessible à toutes les femmes, pas seulement à celles qui montaient sur scène. J’ai choisi le créneau de la lingerie : il me permettait de continuer à dessiner des modèles ultra féminins, faits d’un mélange d’humour, de paillettes et de plumes, réservés au secret de l’intimité de chacune… L’éternel féminin existe toujours ! » C’est ainsi qu’en 1996, la ligne de lingerie Fifi voit le jour. Aujourd’hui, ses modèles faussement ingénus et assurément coquins s’exportent dans le monde entier, de Moscou à Melbourne, pour le plus grand bonheur des coquettes de toutes nationalités… et de leur mari !

Fifi côté jardin…secret

La créatrice a tissé son petit cocon dans un appartement douillet à deux pas du Moulin Rouge. Elle y vit avec ses trois grandes filles Alix, 17 ans, Paola, 18 ans, et Manon, 22 ans – « des vrais tempéraments ! » –, dont elle est particulièrement fière. Une vie « entre filles » dans une atmosphère un peu bohème : « La couleur dominante de ma chambre, le rose bien sûr ! J’y dessine souvent en nuisette, c’est mon costume de travail. Mais je n’impose pas ma couleur favorite au reste de la maisonnée. Je suis une féministe dans l’âme qui se bat pour qu’on puisse s’exprimer avec féminité. Je suis heureuse que notre condition progresse. Mon bonheur est de voir les filles s’habiller et s’exprimer en couleur, loin des uniformes. » Que lui souhaiter de plus ? « Ne jamais m’assagir !

FIFI EN 4 REPÈRES
Sa couleur préférée : le rose
Une rencontre : Pierre et Gilles
Plutôt ville ou campagne : définitivement ville
Un plaisir typiquement parisien : le marché du dimanche de la rue Lepic

OÙ LA RETROUVER ?
3 boutiques parisiennes dans le Ier :
26 rue Cambon. Tél. 01 42 21 19 83.
231 rue Saint-Honoré. Tél. 01 42 61 21 83.
68 rue J.-J.-Rousseau. Tél. 01 42 60 38 86.
Son site : www.fifichachnil.com

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Laurent Ballestra 85 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte