Dominique de Villepin n'en finit plus de régler ses comptes avec Nicolas Sarkozy. L'ancien Premier ministre, plombé par l'affaire Clearstream (jusqu'à quand ?) conserve une entière liberté de parole et ne se gêne pas pour intervenir sur les ondes des radios et dans les colonnes de la presse écrite du moins celle qui les met à sa disposition.
Dominique de Villepin connaît bien Nicolas Sarkozy. Ce dernier a été son ministre à deux reprises. Il n'en est que plus à l'aise pour critiquer un président touche à tout qui, selon lui, ne traite les problèmes que superficiellement. Quand il ne se trompe pas lourdement comme dans sa volonté de nommer le président des télévisions publiques ou de supprimer le juge d'instruction sans couper le cordon qui relie le paquet au ministre de la justice. L'idée de limiter le droit d'amendement au Parlement est considéré par M. de Villepin, comme une agression inutile contre la liberté, d'autant plus dangereuse en période de crise.
Autrement dit, Nicolas Sarkozy n'est pas un bon président de la République. Il papillonne, il s'agite, il annonce des réformes infaisables et prend des engagements intenables. Sauf quand il accorde des avantages fiscaux à ses amis et fait voter bouclier fiscal et paquet fiscal. Cela, nous sommes nombreux à le savoir mais nous aurions préféré être encore plus nombreux lors de l'élection présidentielle.
Il est tout de même intéressant (sans plus) de constater que des hommes de droite comme MM. de Villepin et Bayrou, semblent attachés au socle républicain. Jamais ils n'iront aussi loin qu'une Gauche authentiquement sociale, réellement inscrite dans la défense des laissés pour compte de la crise économique et financière. Le centre et la droite ont un point commun : ils ont confiance dans le libéralisme économique lequel vient de connaître l'un des échecs les plus cuisants depuis la crise de 1929.
Comme le dit bien Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères : «Il ne faut pas trop compter sur ces dérégulateurs récemment convertis à un interventionnisme de circonstance pour mettre en œuvre les réformes indispensables dans une économie désarticulée. A les écouter, il est clair qu'ils espèrent que la crise ne sera qu'un accident, un cycle parmi d'autres. Elle serait naturelle et renverrait à des lois qu'il serait dangereux de trop remettre en cause…soyons sûrs que les forces de dérégulation n'ont pas désarmé. »