Deutschland über alles?

Publié le 09 janvier 2009 par Frednetick

Et si le miracle allemand n’était pas un miracle? Et si le merveilleux excédent commercial n’était pas le signe d’une folle propension à l’ultra compétitivité?

Et bien oui, puisque qu’une soustraction comporte toujours au moins deux termes, il s’agirait pour être tout à fait rigoureux de porter attention aux composants plutôt que de regarder le doigt le résultat.

Alors au lieu de regarder le doigt comme l’idiot, regardons d’un peu plus près ce que montre le sage!

Rappellons à toute fins utiles ce qu’est un excédent commercial. Il s’agit dans la comptabilité française, d’une balance positive entre les exportation et les importations de biens.

Il ne s’agit en tout état de cause que d’une sous-balance d’un bouzin un peu plus complexe, la balance courante, elle même sous ensemble de la balance des paiements. Rien que cela. Vous aurez compris que le détail croustillant de la comptabilité nationale étant moins glamour que les robes de Rachida (et de Zohra ou zorra ou zhorra ou encore zaurat, peu importe, les noms propres n’ont pas d’orthographe parait-il)  la propension des journalistes à faire état des secondes est inversement proportionnelle à leur utilité.

Parti dans de vaporeuses circonvolutions, je le sens, je vous perds inexorablement comme les français leur finale un triste soir de juillet 1982, trahi par les moustaches de Schumacher , les chaussettes basses du grand maxime et un certain Charles George Rainier Corver (lequel figure au palmarès BBC des plus grosses bourdasses de l’histoire du foot)

Bref.

Pour importer il faut de la tune. Pour avoir de la tune, il faut en général que votre patron vous en donne ou que vous vous fassiez violence pour vous livrer à quelques illégales activités rémunératrices mais de nature à jeter sur vous l’opprobe policière et quelques caresses appuyées. Alors voilà:

Evolution des salaires allemands 1995-2006

C’est incompréhensible pour tout germanophobe qui se respecte mais grosso modo cela signifie que les salaires allemands ont baissés de 0.8% entre 1995 et 2006 malgré l’inflation!

Dans le même temps les salaires français augmentaeint de 9.6% et les irlandais bénéficiaient d’un +30% de fort belle facture (un peu ternis par la perte de 5% de leur PIB d’un coup sur la seule décision de Dell de quitter la verte prairie et pas pour aller de l’autre côté de l’atlantique sur le mayflower).

Il est évidemment beaucoup plus facile de présenter une balance commerciale positive quand vos produits sont moins chers à produire du fait d’une contraction salariale et concommittament d’une tendance à l’importation réduite du fait d’une rémunération bloquée.

Ce n’est qu’une partie de l’explication, mais la passer sous silence pour insister avec la légèreté d’un panzer sur le pharaonique excédent allemand, c’est être un peu léger côté rigueur intellectuelle. Alors qu’ici évidemment ce n’est jamais le cas, sur Frednetickworld c’est construit pour durer, à l’allemande quoi, oops non à la française…

La rigueur exige d’ailleurs à grands cris que je cite ma source, et mon agrégateur me fait des grands mouvements de bras pour me signaler qu’un article d’ACDEFI aborde la question de manière connexe.