Diffusée sur : Sci-Fi (Etats-Unis / Câble)
Depuis le : 10 août 2007
Avec qui ?
Eric Johnson (Smallville), Gina Holden (Blood Ties), Jody Racicot, John Ralston (Derek).
Ca parle de quoi ?
Flash Gordon est la deuxième adaptation télévisée live de la bande dessinée de Alexander Gillespie Raymond (après une première en 1954). Elle met en scène un joueur de football américain qui se retrouve embarqué avec le professeur Hans Zarkov et Dale Arden sur la planète Mongo, gouvernée d'une main de fer par le tyran Ming. Ils vont alors rejoindre la résistance... (source : www.serieslive.com)
Et alors ?
Je ne sais pas trop ce qui a bien pu passer par la tête de la direction de Sci-Fi quand elle a décidé de commander 22 épisodes de ce Flash Gordon. Que ce soit un moment d'égarement collectif ou qu'ils aient validé la commande sans regarder le pilote qu'on leur a présenté, il doit y avoir une explication rationnelle. Mais pour le téléspectateur, visionner ces soixante-cinq (très) longues minutes faisant office de pilote, c'est juste assez désespérant.
Pourtant le concept de Flash Gordon pouvait donner lieu à quelques histoires attrayantes et nous immerger dans un univers de science-fiction qui avait un réel potentiel. Qu'est-ce qui s'est donc passé dans le processus de création pour aboutir à un tel résultat ?
Première tentative de début d'explication : le budget de la série. Vu l'économie drastique de moyens employés pour ce pilote (alors qu'a priori, normalement, le premier épisode d'une saison se voit allouer une part conséquente du budget "effets spéciaux"), il aurait mieux valu se contenter d'une saison de 13 épisodes. Parce qu'opter pour 22 épisodes d'une série de science-fiction produite au rabais avec les moyens technologiques existants, c'est surtout déprimant. Dans ce pilote, les effets spéciaux sont minimalistes. Ce côté artisanal pourrait dans d'autres cadres donner une ambiance cheap assez sympa, malheureusement il n'en est rien. Le réalisateur semble s'être juste contenté de piquer le stock de gadgets d'une série des années 90 -ce qui, en 2007, a du mal à convaincre à l'écran.
Ajoutons à cela les costumes si engoncés des habitants de Mongo, dont le décor "off planet" d'ensemble n'est guère plus inspiré. Enfin, méritent sans doute une mention spéciale les quelques méchants envoyés sur Terre, avec leur combinaison en plastique et les éclairs lasers qu'ils lancent : on dirait qu'ils sortent tout droit de la grande époque des sentai. Or, si c'est ce à quoi on pouvait s'attendre quand on tombait sur Power Rangers dans les années 80, dans une série américaine en 2007, ça fait juste sombrer ces scènes dans un joyeux ridicule. Le summum est sans doute atteint lors du "combat" mortel dans la cuisine. Je n'exige pas une débauche d'effets spéciaux high tech dans chaque plan. Mais tout est mis en scène de sorte que ce soit pris tellement au premier degré, avec une dramaturgie toute revendiquée. Ainsi le second degré ou l'auto-dérision, qui auraient pu être capables de faire accepter les économies de moyens, sont complètement absents de ce pilote.
Malheureusement, le manque de moyens n'est pas la seule source de problème. Dans le casting, seule Gina Holden sauve l'honneur. Quelle idée saugrenue d'être allé confier le rôle de Flash à Eric Johnson. Il n'a pas toujours pas pris de cours de comédie depuis Smallville, restant tout le long de l'épisode désespérément inexpressif. Le hic, c'est que la série est quand même sensée reposer un peu sur sa prestation. Le téléspectateur a tendance normalement à se tourner vers les acteurs quand le fond ne suit pas.
Car il est vrai que si, sur la forme, la série ne répond pas aux attentes, sur le fond, le résultat n'est guère plus convaincant. Les soixante-cinq minutes que durent ce pilote paraissent juste traîner en longueur à cause d'un scénario qui n'a pas assez de matière pour tenir une si longue durée. Par ailleurs, les dialogues ampoulés sonnent faux et/ou tellement cliché que s'en est rapidement désespérant. Si bien que toute dynamique potentielle est irrémédiablement plombée dans cet ensemble qui apparaît juste long et creux.
Bilan : Très poussif, plus ridicule que cheap, ce pilote rate son objectif qui était de tenter de convaincre le téléspectateur d'embarquer dans l'aventure. Le problème, c'est qu'on a beau chercher et y mettre de la bonne volonté, il est impossible d'y déceler la moindre étincelle, la plus petite potentialité d'intérêt qu'aurait dû faire naître cet épisode introductif. C'est juste désespérément vide de la moindre accroche pour le téléspectateur.
C'est bien la peine d'annuler une à une toutes nos séries de science-fiction, si c'est pour les remplacer avec ce type de production.
Pour visualiser ce pilote, essayer d'imaginer une sorte de sous-Smallville, conçu de façon artisanale et privé de budget, mais en pire.
Pour un aperçu, voici la bande-annonce diffusée sur Sci-Fi :