La Paz, 3600 m, plus haute capitale du monde ! Pas tout à fait, si l’on en croit la constitution bolivienne qui désigne Sucre, ma préferée, comme la capitale officielle. La Paz est néanmoins bien souvent considérée comme la capitale admistrative, où siege le gouvernement national.
Quel rapport avec moi ? Aucun, mais ça fait pas de mal de s’instruire un peu… non ? Et puis c’est amusant de voir à quel point la confusion mais aussi le “chauvinisme local” sont de mise au sein même de la population Bolivienne.
A part ça… La Paz a été pour moi fructueuse en nouvelles experiences, diverses et variées. Je ne m’en rends compte qu’avec le recul, en tentant de trouver ce que je vais vous raconter dans cet article.
Première turista de mon voyage… malgré les précautions pour selectionner des restaurants officiellement digne de confiance. Je ne sais pas où et comment je l’ai choppée mais bon rien de méchant, ça a duré à peine 2 jours. Rien à voir avec la suivante que j’ai gardée bien precieusement pendant une bonne semaine, dont 4 jours de trek en montagne…
Première coupe de cheveux (et au passage sacrifice de la barbe). Chez un des 2 ou 3 coiffeurs tendance de La Paz (tout ça pour faire une boule quasi à zero, ça valait pas franchement la peine). Il m’avait été conseillé d’aller là car, bien qu’on puisse avoir une coupe pour moins de 1 euro en centre-ville, en général c’est un peu la boucherie… Du coup, ce n’est pas moins de 13 euros que j’ai du débourser : l’équivalent de 3 nuits d’hôtel, de 7 ou 8 repas du midi, etc. En tout cas, le gaillard vit bien à La Paz et fait partie des riches avec (beaucoup ?) plus de 2000 dollars par mois de revenu.
Les mini-bus typiques des villes boliviennes. Chacun participe aux transports en commun…
Première tentative d’arnaque en pleine rue. Heureusement qui se termine bien, certaines de ce type ayant parfois une issue plus préocuppante…
Alors que je parcours pour la troisième ou quatrième fois cette rue à la recherche de mon hostel, gros sac sur le dos et bien évidemment un peu perdu, une femme m’aborde et me demande si je sais où elle peut trouver un hôtel. Je lui réponds que la rue en est truffée… “Oui mais savez-vous s’ils sont bien ? Combien coûtent-ils ?”. Elle n’écoute pas mes réponses, et après 1 mn on tourne déjà en rond. Elle repose les mêmes questions, fait semblant de ne pas avoir compris. Manifestement elle gagne du temps.
Un gars se pointe alors, prétextant un contrôle de police. “Messieurs, Dames, contrôle de police” et nous montre furtivement sa (fausse) carte. “Il y a beaucoup de touristes fumant de la Marie-Juana ici” (c’est supposé être le motif du contrôle). Le garçon est loin d’être crédible car il n’est pas en uniforme et instantanément, heureusement d’ailleurs, je comprends qu’il se moque de moi. Je pouffe de rire (bien jaune), tourne les talons et m’en vais.
La suite de l’histoire pour les gens qui s’y laissent prendre, un classique du genre, est la suivante… La pseudo touriste est complice. Elle sert d’acroche et d’alibi au moment où le policier va vous demander de sortir votre passeport ou de l’accompagner au poste en taxi. Elle est alors là pour nous rassurer et dire : ne vous inquiétez pas, cela m’est déjà arrivé, c’est ainsi que cela se passe ici… Si vous montez dans le pretendu taxi, vous risquez d’être détroussé, enlevé, etc. Dans les cas un peu plus softs, on va essayer de vous piquer votre sac pendant que vous sortez votre passeport, etc.
Donc avis aux amateurs, si cela vous arrive :
- appeller le consulat avant de faire quoi que ce soit.
- ne jamais monter dans le taxi que l’on vous propose. Y aller à pied ou appellez vous même un taxi, en faisant attention de ne pas appeller le premier qui passe, car il est probablement complice.
- ne jamais se réfugier dans la premiere boutique voisine du lieu de l’incident, car ils sont potentiellement aussi complices (c’est valable notamment dans le cas ou l’on vous asperge, malencontreusement de la sauce ou du liquide sur vos vêtements)
Bref dans ce genre de situation, il faut etre PARANO…
Premier spectacle de catch avec des femmes Boliviennes en costume traditionnel. Hé non ne riez pas, ces spectacles sont très prisés dans la region de La Paz et attirent toutes les tranches d’âges (y compris les enfants) dans une ambiance louffoque et très conviviale. Mettant aux prises historiquement uniquement des hommes (et ce n’est alors qu’un spectacle de catch tout à fait banal), les organisateurs ont eu l’idée depuis 2 ou 3 ans de faire intervenir des femmes en habit traditionnel, ce qui donne tout le piment à ce show. Bon, j’ai beau ne pas être fan de catch, je dois bien dire qu’y assister réellement (entendez autrement que devant son téléviseur), dans cette folle ambiance bolivienne, ca change tout… Un très bon moment et une experience toutefois assez insolite.
Première (et heureusement peut être pas dernière) descente sur la route la plus dangereuse du monde. Ce tronçon de route de 60 km dont 40 km de piste et 3600 m de dénivelé négatif (de 4700 m au départ à un peu plus de 1000 m à l’arrivée) tient sa triste réputation de son étroitesse (moins de 3 m par endroit) et de l’abime de 500 à 1000 m qui vous guette à gauche pendant toute la descente. Chaque année plusieurs dizaines de personnes y perdent la vie, la plus sinistre année remontant à 1983 avec 320 victimes (63 en 2006). “Heureusement” (pour nous) les accidents concernent avant tous les camions, bus et voitures et les risques en VTT sont assez faibles (une dizaine de morts en autant d’années) si tant est que l’on conserve un peu de prudence et de lucidité…
Lancés sur des VTT à 2500 dollars pièce (freins a disques et suspension à l’avant et à l’arriere), les 20 premiers km de descente sur le bitume se font à bonne vitesse, et permettent d’appréhender sa monture. Quand alors la route se rétrecit et laisse deviner l’abime à gauche, et qu’en plus on vous demande de rester sur le bord gauche de la route*, et bien là le stress monte et je peux vous dire que vous regardez attentivement la route et les mains restent bien proches des freins… Paradoxalement, c’est la fin du parcours, moins dangereuse qui compte le plus d’accidents, parce que tout le monde sent la pression retomber et fait un peu plus le malin avec le vélo. Un des attraits de cette descente, au dela de l’adrénaline, est la transition phénoménale entre le paysage de haute montagne du depart et la jungle à l’arrivée. Plutot marrant de sentir progressivement ses poumons retrouver de l’oxygène.
Un petit coup d’alcool à 90 (ou pas loin) pour vaincre le trac et aussi quelques gouttes pour la Pachamama (la terre mère) en guise de sacrifice. Ainsi le veut la coutume, et il est de bon ton, en ces temps modernes, de verser de l’alcool au départ, plutôt que son sang pendant la descente…
Bon voila je crois que c’est tout et déjà pas mal pour cette ville où je croyais n’avoir rien fait…
*ben oui parce que si une voiture passe, c’est à vous de la laisser passer en descendant du velo, en prenant soin de descendre à droite de votre vélo (c’est à dire entre le vélo et la voiture). La dernière française qui y est restée, elle est descendue à gauche du vélo (dans le ravin quoi)…