En retournant au travail cinq jours après la naissance de sa petite Zohra, la Garde des Sceaux Rachida Dati a provoqué une véritable polémique. On l'accuse en effet de desservir la cause des femmes en ne prenant que cinq jours de congés maternité quand la législation en prévoit 16 semaines.
Si certains saluent le professionnalisme, le dévouement et l'engagement de Rachida Dati pour les Français, de nombreuses voix s'élèvent pour critiquer l'attitude de la Garde des Sceaux qui est retournée travailler cinq jours après la naissance de sa fille Zohra.
Cette attitude de Super Woman, innocente ou calculée, scandalise la femme d'affaires Sophie de Menthon qui critique Rachida Dati dans le journal gratuit Metro. "En voulant absolument jouer la superwoman, Rachida Dati dessert la cause des femmes. Elle prend sur elle à un point que toutes les femmes qui ont eu des enfants savent que c'est surhumain" dénonce-t-elle avant de poursuivre, cassante : "J'ai envie qu'elle assume sa condition de femme. En faisant cela, elle laisse croire qu'on leur demande d'être surhumaines. En la voyant, on souffre pour elle et pour le bébé. Elle a raté le coche d'une autre forme d'exemplarité : celui d'assumer sa féminité."
La journaliste Catherine Nay, qui a rendu visite à Rachida Dati après son accouchement, essaye d'expliquer l'attitude de la ministre de la Justice à nos confrères du Post : "Elle veut montrer qu'elle est à sa place, qu'il n'y a pas de vacance du pouvoir à la chancellerie. Rachida Dati n'est pas une femme qui s'écoute. Elle est très dure au mal et n'a pas arrêté de travailler un seul jour pendant sa grossesse".
Par ailleurs, Rachida Dati aurait inconsciemment reproduit un certain schéma familial puisque sa mère, qui a mis au monde douze enfants, n'a jamais pris plus de deux jours de congés maternité.
Il n'empêche que c'était une autre époque et qu'à l'heure actuelle 84% des femmes aimeraient que leurs congés maternité durent plus longtemps que les 16 semaines actuellement prévues par la loi.
"Il y a quelque chose qui ne va pas. Même si son poste est prestigieux, cinq jours, ce n’est pas digne d’un rendez-vous privilégié avec la vie", dénonce Claire Dutertre, présidente de l'association "Femmes d'entreprises, d'Europe et d'avenir", qui a fait comme la ministre et le regrette aujourd'hui.
On peut comprendre pourquoi quand on découvre le témoignage de Philippe Grandsenne, pédiatre à la clinique Saint-Vincent-de-Paul à Paris, dans le quotidien gratuit Metro. "C’est la première fois que je vois une mère reprendre si tôt le travail. La ministre prend des risques inconsidérés. Quand une mère est séparée précocement de son enfant, il est difficile de retisser une bonne interaction entre les deux".
Et dire que certains pensaient que cette grossesse humaniserait Rachida Dati et la rapprocherait des Français... Pour le moment, ça semble raté (et encore, on vous épargne les critiques de celles et ceux qui estiment qu'il est irresponsable de porter des talons aiguilles cinq jours après une césarienne).
Et vous, que pensez-vous de l'attitude de Rachida Dati ?