C’est une chance pour le journal Le Monde que d’avoir un journaliste comme Hervé Kempf. D’ailleurs, je me demande comment il appréhende ses relations avec les plus teigneux chroniqueurs ultra-libéraux qui partagent ses bureaux. En tout cas, comme Jean-Luc Porquet du Canard Enchaîné, le journaliste se permet quelques ouvrages qui impressionnent tant ils sont clairs, sans concession, justes.
“Comment les riches détruisent la planète” réglait leurs comptes aux nouveaux et ultra-riches, la poignée à qui le système actuel profite. Le nouveau livre “Pour sauver la planète, sortez du capitalisme” devient plus virulent puisque… c’est un ordre qu’on reçoit!
Cette fois ce qui est dénoncé, ce sont principalement deux choses:
- La croyance que les actions individuelles vont suffir
- L’idée que le recours aux technologies vertes va résoudre les problèmes environnementaux
Sur le deuxième point, nous en avons déjà parlé. Les technophiles ont, reconnaissons-le, l’avantage de faire rêver en promettant Prométhée. La technologie, nous l’associons à la nouveauté et notre société aime la nouveauté, vante l’innovation. Tout ce qui est nouveau est bon… tout ce qui est bon est nouveau.
Mais le premier point est plus grinçant. D’abord, eco-SAPIENS qui propose des biens de consommation respectueux de l’homme et de l’environnement, se retrouve forcément visé. Consommer mieux ou consommer moins ? Nous avons toujours été clair: consommez MOINS pour vivre MIEUX! Et pour le reste, consommez MIEUX.
Nous reparlerons prochainement de ce qu’est pour nous la consommation. Disons juste et insistons: une conosmmation eco-SAPIENS ca ne suffit pas ! Il faut aussi et nécessairement du COLLECTIF. C’est d’ailleurs pour cela que nous vous proposons des partenaires tous fortement impliqués pour faire avancer certaines causes.
“Car pour la personne à qui l’on répète sans arrêt que sa vie ne dépend que d’elle et que les liens sociaux sont d’importance secondaire, la satisfaction se trouve d’abord dans la satisfaction matérielle: elle est source de plaisir -un plaisir qu’on ne trouve plus dans l’interaction et le partage avec les autres.”
“Tous les guides expliquant comment vivre en ‘vert’ se situent du point de vue de l’individu, jamais du collectif. (…) ‘Je me préserve des grosses chaleurs’, ‘je réutilise mes objets’, ‘je refuse les traitements chimiques’, ‘je démarre en douceur’, etc…
Dans le paradis capitaliste, il suffit que nous fassions ‘les bons gestes pour la planète’, et ‘les politiques et les industriels suivront’.”
Comme nous aurions pu formuler ces citations.
L’article sur rue89 qui a suscité ce billet.