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Frozen river

Par Rob Gordon

Frozen river

L'affiche a beau faire dire à Quentin Tarantino que c'est le thriller le plus excitant de l'année, Frozen river est avant tout un drame dont la noirceur contraste férocement avec la blancheur des paysages enneigés. Empreint d'une forte dimension sociale, le film de Courtney Hunt n'a cependant rien d'une chronique sordide et lacrymale : il montre deux femmes bien décidées à aller de l'avant pour s'en sortir, quitte à emprunter des moyens détournés. Tête baissée, elles foncent. la réalisatrice ne les blâmera jamais, pas plus qu'elle n'en fera des victimes. On sent même poindre une certaine admiration, non pas pour l'activité qu'elles pratiquent (le passage de clandestins), mais pour la témérité de leurs actes.
Tarantino n'a quand même pas tout à fait tort lorsqu'il évoque un « thriller excitant » : car Frozen river ménage en effet un vrai suspense, digne d'un bon film noir. Évidemment, les deux héroïnes finiront par accepter la mission de trop, et seront contraintes de faire des choix auxquels elles n'avaient pas songé. Une vraie tension en ressort, magnifiée par une réalisation simple, épurée mais sans cesse au service du récit. Sur un sujet voisin, un film comme Maria pleine de grâce finissait par piétiner un peu à force de considérer tout élement de suspense comme une hérésie. Ici, le côté polar ne fait que renforcer l'attachement du spectateur aux personnages et par créer une vraie compassion, sans putasserie aucune. Belle réussite.

8/10
(également publié sur Écran Large)


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