D'ailleurs Iréna Golebiowska n'est pas le véritable nom de notre héroïne, elle est née Estera Sternschuss et elle est née juive, puis adoptée par un couple sans enfants à Varsovie, pendant la guerre.
Depuis toujours, elle connait Zofia Lass, écrivaine célèbre à l'unique roman, intitulé "Le mur entre nous". Oui mais voilà, cette dernière n'en est pas la véritable auteure. En fait, le soir de ses dix-huit ans, Iréna découvre tout en vrac, son adoption, le manuscrit original écrit par sa mère biologique et la duplicité de Zofia Lass. Elle n'aura alors de cesse de venger la mémoire des siens ...
Ce court roman de Tecia Werbowski est efficace et implacable. Il m'a étrangement fait penser à quelques opus aimés de Zweig, sans doute dans cette manière, un peu froide et précise, de décrire les personnages et les faits. Je dois avouer qu'il ne m'aurait pas été désagréable d'en lire davantage. J'ai presque été déçue par la brièveté de l'intrigue. Ce n'est donc que partie remise.
Un grand merci à Nanne pour le prêt !
Un extrait...
"Je n'aime pas l'hiver d'Amérique du Nord et son printemps me déprime encore plus. Le printemps provoque chez les gens un espoir. Que puis-je espérer d'un printemps qui n'est pas le mien ?
Mais il n'est pas question que je retourne là-bas. Je retournerais vers qui ? Un pays, c'est d'abord une famille. Mes parents sont morts et je n'admets toujours pas qu'ils aient disparu. N'est-il pas cocasse qu'une adulte aux abords de la cinquantaine puisse se sentir orpheline ?
Voilà, j'ai trahi mon âge. J'ai quarante huit ans. Dans la vie d'une femme, ce n'est pas une bagatelle. Toutes ces années pèsent sur mon coeur et ma mémoire comme un sac de pommes de terre. Ce n'est pas très poétique, sans doute, mais c'est vraiment ainsi que je le ressens."
La lecture de Nanne, celle de Lily, celle de Sylvie, celle d'Alice...