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La réorganisation de l'UMP est engagée depuis plusieurs semaines. En 2009, c'est l'un des chantiers prioritaires de Nicolas Sarkozy. Le Monarque sait s'y prendre. Il a déjà 2012 en ligne de mire. Tout au long de l'année, à chacun de ses déplacements en province, Nicolas Sarkozy se gardait quelques instants pour des réunions à huit-clos avec les militants UMP du coin. Il n'a jamais lâché son parti. Les élections législatives puis municipales l'ont montré. L'UMP, la farce démocratique Les caciques de l'UMP se sont gaussés des débats fratricides au sein du Parti Socialiste. Le 21 novembre, Dominique Paillé, porte-parole, se permettait d'écrire: "Face à ce spectacle, à l’UMP - en faisant vivre le débat d’idée et le pluralisme - nous sommes à l’évidence les seuls à offrir à nos concitoyens la possibilité de participer de manière constructive à la vie politique de notre pays". On se souvient aussi d'un Frédéric Lefebvre très en verve, qui publiait un communiqué par jour au plus fort du scrutin interne socialiste. On attend la suite. A l'UMP, le Monarque décide des places. Et le zélé Lefebvre est bien parti pour obtenir l'onction du Monarque. Point de vote, point de débat. Sarkozy nomme et révoque. Les courtisans se plient et applaudissent. Le 24 janvier prochain, Nicolas Sarkozy va compléter l'organigramme de l'UMP. Aux côtés de Xavier Bertrand, un fidèle de la dernière heure qu'il a placé pour neutraliser les discours dissidents, on murmure que Frédéric Lefebvre, Nadine Morano, et Eric Besson rejoindront Nathalie Kosciusko-Morizet déjà secrétaire adjoint. Bertrand passera le relais à Hortefeux dès le 15 janvier. La gauche éparpillée Nicolas Sarkozy voudrait poursuivre l'ouverture à gauche. Comble de la trahison intellectuelle et morale, Eric Besson, l'ex-socialiste, reprendrait le ministère de l'Identité Nationale. Sarkozy entend ainsi dédiaboliser sa politique de rafles d'immigrés clandestins. Pour compléter l'affront, Eric Besson rejoindra également l'UMP en tant que secrétaire national adjoint. Cette nomination sera sans effet sur l'électorat de gauche. En revanche, l'opposition reste très éparpillée. Pour parfaire sa déstabilisation, Sarkozy débauchera d'ici les élections européennes quelques centristes supplémentaires. Michel Mercier, sénateur du Rhône, est une proie depuis des lustres. Ensuite, reste le grand chantier du redécoupage des circonscriptions et la fusion de certaines collectivités locales. Pour le premier, le discret Alain Marleix, secrétaire d'Etat à l’Intérieur et aux Collectivités Territoriales, travaille en silence. Il a annoncé que son redécoupage serait présenté au Parlement pour garantir sa neutralité. Certains députés, comme la jeune socialiste Aurélie Filipetti, savent déjà que leur poste est menacé. La communication maîtrisée Il y a quelques jours, le délégué interministériel à la communication gouvernementale s'exprimait dans les colonnes du Monde. Tout le monde s'en fiche un peu, mais ses propos méritaient le détour. Thierry Saussez expliquait que l'on ne devrait pas polémiquer sur la publicité gouvernementale: vendre le "travail plus pour gagner plus" (comme avec ses spots TV à 4 millions d'euros au printemps dernier) ou défendre la sécurité routière, c'est pareil ! "La communication gouvernementale est un service public mis en oeuvre sous tous les gouvernements, de droite comme de gauche, qui utilise des moyens cohérents et complémentaires, y compris publicitaires, pour atteindre le plus grand nombre possible de citoyens. C'est ainsi que l'on a changé, avec la sécurité routière, le rapport à la voiture, que l'on a fait reculer les discriminations ou éclairé l'opinion sur les enjeux de l'environnement. Mais on a aussi promu les 35 heures ou les mesures en faveur du pouvoir d'achat, ou encore présenté le RMI comme on le fera bientôt du revenu de solidarité active (RSA)."M. Saussez envisage le recours à toutes les techniques modernes et de l'appareil d'Etat (jusqu'aux préfets) pour promouvoir l'action d