Pour s’enraciner dans la tradition picturale chinoise -épure du trait, forme captive et reprise à l’infini dans l’espace du tableau, jeu subtil de la déclinaison monochrome d’une tonalité jamais épuisée, univers apparent conduisant au symbolisme des nombreux plans sous-jacents- la peinture de Tay Kiam Hong s’inscrit dans la modernité de l’environnement singapourien et totalement dans celui de notre univers-monde.
Etrange inspiration que celle de ce peintre qui voyage peu, mais observe jusqu’à l’obsession l’évolution de la faune marine abritée par l’aquarium géant de l’île aux plaisirs qu’est Sentosa !
Quelles sont ces créatures se mouvant a l’intérieur des toiles? Prêtes a s’échapper? Celles-ci à droite, celles-la, à gauche?
Mais déjà prêtes à revenir?
Minuscules tortues d’eau a la carapace translucide, hippocampes tigrés chevauchant la verticalité des eaux, méduses molles, multicolores et transparentes, flottant comme des bateaux ivres accrochés tout au bout de leurs longs flagelles spermatiques? Calamars aux yeux ouverts sur nos propres interrogations…
Le croquis minutieux est celui de l’entomologiste, la précision du trait, l’art de la touche polychrome au milieu de la déclinaison des gris savants appartiennent à l’art maîtrisé d’une peinture qui voyage a travers le temps et l’espace traduisant la pulsation profonde de la vie.