Regardant le 31 décembre dernier notre Président nous présenter ses vœux, j’ai cru un instant que le Brésil nous l’avait changé. Suivant cette fois les consignes de ses mentors, il a réussi à conserver pendant huit minutes ses mains agrippées au pupitre qu’on avait placé là à cet effet. Le naturel reprenant le dessus, de temps en temps les mains lâchaient leur prise, mais, au prix d’ un remarquable effort de volonté, se trouvaient vite ramenées à la place qui leur avait été assignée. Pour une fois, les moulinets vengeurs et les doigts accusateurs nous ont été épargnés.
Espoir vain. Dès le lendemain, il marchait sur les traces de Géo Trouvetout, le bricoleur de génie qui trouve une solution à n’importe quel problème. On brûle des voitures ? Inacceptable ! Comme si l’on pouvait accepter pareilles destructions ! La solution ? On ne peut plus simple : empêcher l’incendiaire de se présenter à l’examen du permis de conduire tant que la victime n’aura pas été indemnisée.
La sagesse populaire dit qu’avant d’ouvrir la bouche, il faut y tourner sept fois sa langue. Apparemment, notre génie national a oublié cet adage. En effet :
- Que fait-on lorsque l’incendiaire a déjà son permis de conduire ? Respecte-t-on le principe d’égalité devant la loi des citoyens lorsque l’on établit une distinction entre ceux qui ont un permis de conduire et ceux qui ne l’ont pas ?
- Comment appréhende-t-on l’auteur d’un incendie de voiture ?
- Avec plusieurs incendiaires, comment détermine-t-on qui a brûlé quoi ?
- Comment la préfecture de police peut-elle établir qu’un candidat potentiel au permis a été déclaré coupable d’un incendie de voiture sans avoir encore indemnisé sa victime ?
- Comment empêche-t-on un incendiaire, sans permis, de conduire ?
Dernière question : quand donc Nicolas Sarkozy cessera-t-il de se promener de par le monde et de plastronner devant les caméras, son éternel petit sourire en coin d’auto-émerveillement pour sa position et son astuce, tenant des propos irréfléchis ou liberticides ?