Devenir dark or not ?

Publié le 07 janvier 2009 par Pinklady

Des fois, on se dit que la gentillesse ne sert à rien. On ne cherche pas les ennuis, on essaie d'être la plus aimable et arrangeante possible en toute circonstance et on découvre que ce n'est pas utile, que les gens vous prennent pour une bonne poire guignolette et préfèrent les bitches mais les vraies, elles, celles qui foutent la merde partout où elles passent. C'est pour ça que dans les soap opéras, on préfère toujours la méchante.


Hier, réunion au sommet avec chef de service et l'idée est la suivante : on demande les choses trop gentiment et du coup, personne ne nous prend au sérieux. Même moi qui, paraît-il, fait pleurer les prestas (je nie avoir fait pleurer qui que ce soit via mes mails laconiques, certes, mais pas agressifs. Je vais pas demander à des gens que j'ai jamais vu en real s'ils vont bien, on est pas payés pour ça). Même moi qui, quand un développeur avec qui j'ai échangé des mails un tout petit peu houleux me voit, je sens dans son regard que je perds toute mon autorité sur lui tant je ne suis pas effrayante. Alors voilà, bilan : soit gentille et aimable, fuis le conflit et on ne te prendra pas au sérieux. Ben merde alors.
So what ? Je vais devenir une méchante hargneuse rancunière ? Ca me ferait mal. Parce que figure toi que je trouve que la méchanceté rend moche, ça contracte tous les muscles du visage, ça rend bileux et je te parle même pas de l'image qu'ont les autres de toi quand ils découvrent ta vilénie intérieure. Parce que tu vois, les gens beaux, quand je découvre qu'ils sont méchants, je les trouve soudain d'une laideur sans nom. Et on pourra se tartiner la figure de tous les produits du monde, les grimaces de méchanceté, ça se défroisse pas. Et je te parle même pas des dents : quand t'es aigri de méchanceté, tu les grinces et ça te pète tout l'émail. Non, vraiment, y a pas d'autre solution ?
Hier, j'en étais donc à me dire que j'allais mordre les gens puisque telle était notre société. Assise dans le métro, je lisais mon Guerre et Paix en me disant que Tolstoï ménageait parfois mal son suspense genre " on apprit qu'elle était morte. Et sinon, à midi, il avait mangé du poulet ". Mais elle est morte, mets y de l'émotion, bordel, Léon ! Donc je lisais mon Tolstoï en me demandant si je devais devenir une vilaine bitch (pas comme Vanessa, une vraie méchante, hein) et en levant le nez, qu'ai-je vu face à moi ? Une fille qui me souriait. Juste comme ça. Je lui ai rendu son sourire et je me suis dit que quand même, c'était bien les gens qui souriaient. Et si elle sourit, c'est parce que c'est une personne gentille. Et si elle me sourit à moi, c'est parce que j'ai l'air gentille.
Alors non, je devrais pas desséchée, moche et méchante. De toute façon, c'est trop fatigant, je trouve.
Les gentils vaincront. Par contre, si t'envoies pas tes boules, ben, je vais devenir kro kro méchante.