Amadou Gaye revendique avec force cette "révolte qui reste digne". D’un personnage à l’autre, le comédien parvient à créer une atmosphère captivante, baignée par le souffle du vent, le chant des rameurs, le bruit des chaînes et la prière d’un enfant. Il manie ainsi avec émotion la musicalité de ces poésies. Tantôt méditatif, tantôt tonitruant, il transmet une rage mêlée de douceur, une mélancolie teintée de nostalgie.
Malgré la violence de certains textes tels que "le chant pour tuer un serpent" de Nicolas Guillen ou "et les chiens se taisaient" d’Aimé Césaire, l’auditoire est conquis. "Debout ! Joseph !" de Gilbert Gratiant symbolise notamment la soumission face à l’homme blanc. L’expression de cette âme écorchée vive, et pourtant empreinte de fierté, est caractérisée par "Ghetto" de Guy Tirolien.
Date : 08/01/09
Lieu : Olympic Café