Coucou!
Certains lecteurs de ce blog l’ont probablement capté depuis belle lurette: on n’est pas vraiment branché dessert. D’ailleurs, notre seule et unique recette de douceur publiée à ce jour date grosso modo du couronnement de la reine Victoria. Ou de la naissance de Michel Drucker. Du paléolithique, quoi.
(On en profite pour lancer le grand concours que voilà: retrouve dans le gros boxonou de ce blog THE dessert du Dr Slurp. Et tu recevras ton poids en rillettes d’ananas au cacao. Juré!)
Reprenons donc. C’est que, voyez-vous, la confection de ces choses sucrées exige du doigté, de la précision, de la maniaquerie arithmétique même. Dans chaque pâtissière se cache d’ailleurs une prof de maths qui s’ignore.
Plantez-vous de vingt grammes dans la confection d’un plat salé, nul n’y prendra garde. Plantez-vous de vingt grammes dans la confection d’un dessert et c’est la cata. Le soufflé se fait crêpe et le macaron hostie; la génoise devient périgourdine et la bavaroise wallonne; le diplomate flatule; le Paris-Brest déraille; le flan flanche; le chausson se déchausse. Etc…
Voilà pourquoi on cuisine (plutôt bien, oui, merci), mais qu’on ne pâtisse guère.
Vous noterez, du reste, que pour notre deuxième recette de dessert, on ne s’est guère foulé la binette. Ni érodé le ciboulot. Ni mouillé le marcel.
Voilà une très satisfaisante meringue balkanisée à la double-crème gruérienne et aux vermicelles de châtaigne, dessert baptisé (on ne sait trop pourquoi) Mont-Blanc par nos chers voisins français, pour lequel il vous faut:
- De la double-crème de la Gruyère (substance d’une ferme onctuosité engendrant une addiction impitoyable) ou, à défaut, de la crème épaisse lambda.
- Un tube de purée de châtaigne doté de ce système rudimentaire quoique brillant, que quand tu presses dessus il te crache des vermicelles. C’est magique. Et industriel. Mais magique.
- Des meringues, qui s’agit de négocier auprès d’un artisan intègre (impensable de les faire maison pour les raisons explicitées ci-dessus)
- Pas mal d'expérience et de self control
Dès lors, l’opération consiste à balkaniser sans acharnement la meringue à la fourchette au fond d’un très joli bol fuschia. Puis à la coiffer d’un bataillon de vermisseaux. Puis d’une louchée de crème. Banzaï!
C’était la première recette de l’année 09. Pas brillante, certes. Mais mieux vaut partir de très bas pour escalader le Mont-Blanc. Que de le dégringoler pour se casser les dents sur le parking du téléphérique.
C'est Confucius qu'a dit ça. Ou un pote à lui.
Big Bisoux, les gnous