Si l’on voulait un exemple de la vacuité des initiatives intempestives de Nicolas Sarkozy la dernière en date est un modèle du genre. En lançant avec sérieux l’idée, qui n’en est pas une, d’ interdire de permis de conduire les incendiaires de voitures jusqu’au remboursement des dégâts le président se couvre de ridicule tant cette « proposition » est irréalisable. Mais il prouve une fois de plus qu’il confond petite phrase et règlement d’un problème qui comme tout problème s’analyse et se travaille avant d’approcher une solution. Mais là n’est pas la question pour Sarko-l’agité qui ne vise qu’une chose : occuper les média qui le suivent comme des toutous sans le moindre recul. Car le phénomène des voitures brûlées, pas seulement au moment de la Saint Sylvestre d’ailleurs, recoupe plusieurs facettes des difficultés qui se sont installées de longue date maintenant dans les quartiers populaires devenus « sensibles ».En homme de terrain qu’il est, André Gerin, qui souvent agace avec ses déclarations intempestives ou iconoclastes, détaillait dans le Progrès les multiples causes possibles qui animent le brûleur de voitures rarement identifié d’ailleurs. « Il y a les escroqueries à l’assurance, la suppression des voitures ventouse sans frais, les règlements de comptes entre personnes, les actes de violences gratuites, les voitures brûlées pour effacer les traces et celles qui brûlent par propagation d’un premier incendie, explique le député maire de Vénissieux avant d’ajouter : mais c’est aussi devenu un jeu de con, un fait culturel qui veut que l’on aille brûler une voiture dans des quartiers mythiques comme les Minguettes ». Il paraît qu’à la Chancellerie on travaille sur ce dossier depuis l’annonce du chef de l’Etat, on souhaite bien du plaisir aux « cranes d’œuf » qui s’y sont collés. En tout cas il est évident que ce phénomène ne…