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07 janvier 2009
Internet et la crise de la presse quotidienne
Bruno Patino, directeur de France Culture, ex-patron du Monde interactif, analyse la concurrence entre la presse écrite et internet :
"Nous assistons depuis quinze ans, date de l'apparition du premier navigateur sur le Web (alors Netscape), à la constitution d'un univers en constante expansion, qui attire désormais près de 1,3 milliard de personnes sur la planète. [...] [ Les lecteurs de la presse écrite] sont de plus en plus infidèles et de moins en moins nombreux en raison, là encore, de la généralisation de cette pratique de butinage. Si bien qu'à présent ce sont les modèles industriels, fondés avant tout sur une augmentation permanente des ventes et sur une régularité de consommation, qui sont les plus menacés. Dans cet univers, il n'est pas surprenant de constater que la presse quotidienne est la branche la plus touchée, en particulier la presse nationale, en France comme dans le monde occidental. L'expansion est partout menacée, la régularité l'est aussi et la prévisibilité l'est encore plus. On a vu le Chicago Tribune, le Los Angeles Times se déclarer en situation de faillite et le New York Times hypothéquer son siège social. Avec cette question : quel va être le premier mort? [...]
Si le journalisme d'opinion et de commentaire connaît une vraie explosion, liée à Internet et à la blogosphère, ce qui faisait jusqu'ici le socle de ce métier, c'est-à-dire la collecte de l'information sur le terrain, connaît une crise inquiétante. Qu'on le veuille ou non, depuis le début du xxe siècle, la recherche d'infos a toujours été structurée autour des grands quotidiens, clefs de voûte du système. Il y a trois ans, le New York Times disposait d'une équipe de 60 personnes à Bagdad ; aujourd'hui, ils ne sont plus que 20. Peu à peu, radios, télévisions et journaux réduisent la voilure, rapatrient leurs correspondants, ferment leurs bureaux à l'étranger."
MJ
Posté le 7 janvier 2009 à 06h34 par Michel Janva | Catégorie(s): Médias : Nouveaux médias
Commentaires
le problème c'est qu'en France on a le chois entre la pravda et la pravda on a aussi télé pravda .Moi je lit Rivarol Ratier et j'ai pas la télé .
Rédigé par : quausak | 7 jan 2009 08:24:12
C'est parce que la presse est devenue une industrie standardisée, comme tout produit industriel, qu'elle ne répond pas aux attentes d'un esprit curieux, qui finit par se lasser de l'uniformisation des contenus et des formats. Si les grands journaux et grands groupes de presse meurent, ce sera une chance nouvelle pour la liberté de l'information.
Rédigé par : Pascal G. | 7 jan 2009 13:33:42