Taiyou no Kisetsu / Season of the Sun

Année de production: 2002
a.k.a. Season of the Sun
NB: Dispo uniquement en vosta
Mon avis:
Avant de débuter le drama, j'avais des idées préconçues à partir de l'affiche (ci-dessus) ainsi que de l'ending que j'avais déjà entendu (par Hideaki Takizawa). Le titre lui-même me rappelait "Summer Scent", si bien que je m'attendais à un drama un peu "soap", avec une belle petite love story "gentillette" et pleins de bons sentiments; un héros sombre qui cache un grand coeur, bref, les ingrédients habituels.
Or, ce n'est PAS DU TOUT ce à quoi je m'attendais. Bon ok, leur histoire est "gentillette" - si on peut parler de "leur histoire", mais elle n'est pas prédominante dans le drama, loin de là. En fait, ce drama ressemble plus à ce dont je m'attendais pour Strawberry On the Shortcake ou Bad Love.
Le héros est ici tout sauf "gentil". Son côté machiavélique et sombre l'emporte largement et prédomine tout au long du drama et j'avoue que Hideaki m'a impressionnée, il s'en est bien tiré et me fichait vachement la trouille par moment. Enfoiré, menteur, manipulateur, c'est un personnage impromptu et ça a de la gueule.^^
Le personnage principal de l'histoire n'est pas un héros et on le déteste pendant un bon bout de temps. On a l'impression qu'il va redevenir le gentil petit Tatsuya-san et non, il re-sombre de plus belle dans sa "vie" faite de mensonges, de vengeance et de haine.
Le seul rayon de soleil du drama, c'est Eiko, la fille d'une célèbre pianiste, qui compose elle-même des morceaux. Elle est infirme et boîte depuis un accident de circulation et est sur-protégée par sa mère et sa bonne (détestable ^^) qui ne lui laissent aucune vie privée et aucun loisir. Sa vie est réglée comme du papier à musique, entre ses leçons et ses rendez-vous à l'hôpital pour la "rééducation" (qui dure depuis 10 ans). Sa mère est à l'instar de celle de Majo No Jouken, possessive. elle jalouse le talent de sa fille et l'emprisonne "pour son bien" dans une "bulle" aseptisée", en l'empêchant notamment de revoir Tatsuya; ce garçon "aux petits yeux cruels et égoïstes".
A un carrefour, sa rencontre avec Tsugawa va bouleverser sa vie et lui permettre de devenir plus forte et de prendre ses propres décisions. Voilà pour le côté "lumineux" de la série.
De l'autre -et cela domine largement- Tsugawa traîne avec une bande d'amis richissimes. Il est lui-même le fils d'un PDG dont il prendra la succession. C'est du moins ce qu'il affirme. En réalité, son père s'est suicidé quand il était gamin car une société lui a tout pris, son entreprise a fait faillite et tout ce pour quoi il s'était battu et avait travaillé dur toute sa vie avait disparu. Il envoie régulièrement à sa mère de l'argent qu'il gagne en travaillant la nuit aux chantiers publics. A la mort de son père, il s'est juré de ne jamais devenir comme lui et de prendre sa revanche sur ceux qui l'ont acculé à la mort.
Le problème, c'est que le fils de cette fameuse banque, Shinji, s'est pris d'amitié pour lui et on ne peut pas vraiment le traiter de pourri. Bien qu'il soit né avec une cuillère dans la bouche, il s'est réellement pris d'affection pour Tatsuya et prendra sa défense bec et ongles face à ses amis lorsque ceux-ci auront des doutes à son sujet. Et voudra jusqu'au bout le garder. Jusqu'à ce que Tatsuya révèle la vérité, sa haine, ses projets de vengeance....et surtout le fait qu'il ait touché à ce que Shinji a de plus précieux, sa fiancée.
Car ce drama n'est pas ce qu'il paraît. Ce à quoi on pouvait s'attendre avec le début de Bad Love, ce drama le fait (et sans prévenir ^^). Les sous-entendus (notamment la scène au billard ou les regards farouchement explictes "je te veux", la scène avec le soleil pendant que Shinji cuisine -quel imbécile quand même XD- visuellement superbe) et la "violence" de Tatsuya sont une constante du drama. Il veut à tout prix grimper le plus haut possible et est prêt à tout pour y arriver, je dis bien à TOUT. Il n'a rien à perdre.
On a donc dans ce drama un Rastignac en puissance. Il m'a fait penser au héros de Match Point, cet être prêt à tout pour y arriver. Mais à cette différence prêt qu'il n'y arrivera pas, quelque chose va foirer. Et il sera acculé à la mort. Comme son père.
Mais il ne mourra pas, non. Shinji y tient. Il veut sa revanche désormais lui aussi. Mais d'une autre manière; plus longue, plus douloureuse. Et il l'aura.
Je ne vais pas révéler la fin, mais personnellement, je trouve que l'histoire de vengeance et de haine domine largement. Il y a du sexe, oui, seulement par intérêt. L'amour est une fleur bien timide qui apparaît ici et là.
Ce qui fait la force de ce drama, c'est l'ambiguïté du personnage principal (non, c'est loin d'être un héros). Jusqu'au bout, il est difficile de le considérer comme une bonne personne. Au début, il semble avoir une double facette. Mais à un moment donné, on a vraiment l'impression qu'il arrive à un point de non-retour. C'est d'ailleurs ce que lui dit un personnage. Il étouffe tout bon sentiment existant en lui, prêt à tout oui, même à vendre son âme. Je me disais alors: "mais quel salaud!", "comment compte-t-il s'en tirer ainsi?"
Seul Eiko reste son rayon de soleil, ou plutôt sa lumière dans les ténèbres. Le titre est en ce sens traître. Bateau, je m'attendais à un drama d'amour sur une saison "à la coréenne". En fait, il faudrait plus le rapprocher de Byakuyakou, le soleil est ici aussi une constante du drama, il le rythme de la première à la dernière image.
Quand je dis que Shinji a sa revanche, on ne peut pas dire que ça se termine très mal. Le personnage principal a en tout cas ce qu'il mérite, au vu de toutes les choses horribles qu'il a faites. Vivre, il doit vivre. Jusqu'à ce que la mort l'apaise enfin. Peut-être.
Il devra garder le fardeau de sa peine, de ses actes toute sa vie. Et trouver une raison de vivre. Because he musn't live, he HAS TO live.
Que dire d'autre, sinon que l'acteur principal m'a agréablement surprise, il se distingue dans un registre incontestablement plus sombre et reste ambigü jusqu'à la fin. Le côté sombre du drama m'a incontestablement attirée, le "Bad Love", c'est vraiment ici qu'on le trouve ^^. Il n'y a pas vraiment de longueurs, les évènements s'enchaînent rapidement, la vérité est rapidement révélée au "clan", une bataille de longue haleine commence alors. Presque une traque. On a peur pour le faux "héros". Où va-t-il encore s'engouffrer? Mais parfois, je me demandais où la scénario comptait aller comme ça, il me semblait aussi obscur que le personnage lui-même.
Quant à la fin, termine-t-elle sur une note d'espoir, de rédemption...ou de condamnation? Chacun peut se faire sa propre idée.
Pour finir, un seul conseil: ne vous fiez pas au titre, aux maigres "affiches" et photos que l'on peut trouver, ni au générique d'ailleurs...xD Si vous avez passé le cap des 2 premiers épisodes, finissez-le, ça en vaut la peine! ;)