Depuis quelques jours, j’avais besoin de retrouver le texte exact d’un dialogue d’un film de Truffaut, L’amour en fuite. Certes, comme tout inconditionnel, j’ai le livre Les aventures d’Antoine Doinel (Ramsay pour la version poche en 1987) où sont rassemblés les scénarios et dialogues des Quatre cents coups, d’Antoine et Colette, de Baisers volés, et de Domicile conjugal. En ce qui concerne L’amour en fuite, le dernier de la série,
aucun des “divers traitements” et “états” du scénario, tout comme son exemplaire personnel de travail (…) n’étaient destinés à la publication.
Seul un dossier sur le scénario est donné à la fin de l’ouvrage.
Mais il me fallait du précis. Je voulais retrouver le dialogue original, ne me souvenant même pas exactement de quel instrument jouait Alphonse, le fils d’Antoine Doinel, ne sachant plus s’il s’agissait d’un violon ou d’un violoncelle.
Je devais donc orienter mes recherches ailleurs…
Je suis allée dans mes tiroirs.
J’ai commencé par chercher parmi les DVD, reconstituant depuis des années des collections faites en VHS auparavant. Des Truffaut, j’en ai en DVD, mais pas celui-là.
Alors, j’ai fait de l’archéologie, suis allée plus profond dans les strates, parmi les centaines de cassettes que nous (mes enfants et moi) avons pu accumuler. Miraculeusement, sans trop aller profond, je suis tombée sur une cassette enregistrée à la télévision (France 2). C’est Claude-Jean Philippe qui présente le film dans le cadre du Ciné-club de la chaîne. J’ai toujours les livres de Claude-Jean Philippe Le roman du cinéma qui concernent l’histoire du cinéma de 1928 à 1945 (2 tomes) que je compulse régulièrement.
Dans les années 80, j’ai enregistré des chefs d’oeuvres, des perles qui passaient à la télévision. Des longs métrages, des courts aussi, souvent. Je me demande si cela serait encore possible en voyant la médiocrité des programmes (Certes le 25 décembre nous avons eu droit, aux frais des contribuables, à Bernard Tapie et à Carla Bruni le 1er janvier). Mais tout ça doit changer avec la suppression de la publicité. On va faire du Qlturel ! On peut rêver. Je n’ai plus la télévision et je ne m’en plains pas.
En attendant, j’ai pu relever la partie du dialogue qui m’intéressait (c’est pratique la VHS car on peut aller en avant et en arrière plus facilement) et des perles comme :
Léautaud… ou tard
Entre autres trésors, ce film de 79 parle du divorce par consentement mutuel, nouveauté Giscardienne (non, comme dit Christine Doinel -Claude Jade- il a été inventé par Napoléon) qui nous semble une évidence de nos jours et qui était un net progrès à l’époque car comme dit l’avocat, ses clients devaient fournir des lettres d’injures que souvent il écrivait et qu’ils devaient recopier pour avoir accès au divorce.
Le seul inconvénient à tout ça, c’est de rebrancher le vieux magnétoscope sur la vieille télévision (millésime 1996). Mais, ça vaut bien cet effort.