Pour commencer merci pour vos petits mots et vos voeux dans les commentaires de la news précédente. Je ne vous promets pas une année sans coup de calgon et sans coupure momentanée de l'image et du son sur ce blog, mais je vais m'évertuer à continuer à faire vivre cet espace de partage de notre passion commune pour les valeurs d'un sport qui nous fait tant vibrer. Que nous en soyons spectateurs ou acteurs.
Deuxièmement, désolé pour le délai de cette news mais le retour d'Italie a été pour le moins compliqué. Avions pour Paris tous annulés, 12 heures de train de nuit avec dans le compartiment un Pakistanais qui ronflait un truc de fou, un Marocain embarqué à la frontière suisse par les flics et un Somalien un peu paumé qui parlait à peine italien, pas du tout anglais et que j'ai finalement accompagné en métro jusqu'à la gare du Nord où il avait un train à prendre pour Rotterdam (Je n'étais plus à trois quarts d'heure près...). Le pauvre serait sans doute encore en train de tourner dans le métro parisien. On se plaint parfois de nos vies mais quand on voit celle de ce mec qui a dû débarquer en Italie sur un bateau et qui va sans doute devoir travailler six mois pour payer son billet de train pour les Pays-Bas... Nous étions tous les deux dans le même compartiment mais nos itinéraires pour nous retrouver là au même moment n'ont pas été les mêmes... Difficile ensuite de faire la pleureuse pour quelques heures d'attente et un voyage de 28 heures au final pour rentrer d'Italie...
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Moi j'ai un métier qui m'offre parfois la chance de vivre des moments rares. Comme par exemple celui vécu dimanche, sur les pentes de l'Alpe Cermis, à Cavalese, dans les Dolomites. J'ai ressenti là-bas un truc particulier. L'impression d'assister à la naissance d'un événement qui risque de devenir un incontournable du sport. Et pas seulement du ski de fond. Pour vous replanter le décor au cas où vous auriez manqué un épisode, il s'agissait de la dernière étape du Tour de Ski, une compétition de ski de fond qui se dispute sur neuf jours et qui reprend dans son concept les grandes lignes du Tour de France cycliste avec des étapes, un classement général, des sprints bonifications etc. Ce Tour de Ski a été créé il y a trois ans pour redynamiser une discipline dont l'image devenait un peu vieillotte. Ce Tour donc se termine avec une étape de dix kilomètres où les fondeurs doivent se taper la remontée d'une piste habituellement réservée au ski alpin (pour vous donner une idée vous pouvez cliquer sur l'infographie parue dans L'Equipe qui montre le relief et les pourcentages comparés à l'Alpe d'Huez... petits joueurs les cyclistes...). Les concurrents partant dans l'ordre du classement avec les écarts du classement général, on assiste à une formidable course poursuite avec une lisibilité très claire puisque l'ordre en haut de la piste est celui du classement général. En gros c'est un peu comme si le Tour de France s'achevait en haut de l'Alpe d'Huez avec une poursuite finale et des départs donnés en fonction des écarts du général (j'espère avoir été clair...). Imaginez un peu... pas sûr que les mecs prendraient le temps de boire le champagne... Pour être honnête j'étais un peu sceptique avant de venir couvrir ce week-end italien. Il n'était d'ailleurs pas prévu que j'effectue ce déplacement mais en voyant la bonne position de Jean-Marc Gaillard, on a décidé de se déplacer. Je rentre enthousiaste. Quel spectacle sur ces trois derniers kilomètres de montée ! Beaucoup de spectateurs, une ambiance de feu, du suspense, des rebondissements, des mecs qui se dépouillent (cf la photo de Northug, 2e), je me suis régalé. Et je suis aujourd'hui prêt à mettre une petite pièce que si le Tour de Ski perdure, cette dernière montée va vite devenir un grand rendez-vous. ça se sent. Et comme en plus il a fait super beau, je confirme que la montagne, ça nous gagne ! Pour couronner le tout, Jean-Marc Gaillard a fait une superbe montée. Parti 13e, il est remonté (c'est le cas de le dire) jusqu'à la sixième place. Il obtient le meilleur résultat d'un Français depuis la création de ce Tour de Ski. Septième temps de la dernière étape, Vincent Vittoz a lui aussi montré des choses intéressantes. Malheureusement, une erreur de fartage sur la première étape l'a plombé d'entrée. Et sur le Tour, un jour sans ne pardonne pas. Les autres ne vous attendent pas. En particulier le Suisse Dario Cologna, vainqueur final et impressionnant du haut de ses 22 ans. Celui là, on risque d'en parler un moment. Chez les filles, victoire de la Finlandaise Virpi Kuitunen. Voici de petits extraits du papier paru dans le journal de ce lundi pour vous donner une idée du gaillard..." Que c’était bon ! Quel pied ! " Jean-Marc Gaillard est aux anges. Le ciel est au grand bleu mais il a réussi à y trouver un petit nuage pour s’installer dessus. " Ce public tout au long de la montée dans tous les virages, c’était aussi intense qu’une étape du Tour de France, ajoute-t-il. En plus, j’étais avec deux Italiens (Piller Cottrer et Di Centa) et j’ai fait comme si tous les encouragements étaient pour moi. Franchement, c’était jouissif. " Un plaisir bonifié par une sixième place au général qui lui permet d’entrer dans le Top 10 de la Coupe du monde. " Sixième, je n’aurais jamais imaginé ça après le 15km classique de Nove Mesto, avoue-t-il. Je pensais que ça relevait déjà du miracle d’entrer dans les dix. En début de Tour, j’étais un peu dans l’inconnu sur ma faculté à enchaîner. J’apprends à me connaître. L’année prochaine je partirai plus confiant. " De là à envisager un Gaillard sur le podium d’un prochain Tour de Ski ? " C’est difficile à prévoir mais je pense en être capable. Il ne m’a finalement pas manqué grand-chose. Sans ma petite défaillance, ça pouvait rigoler. " (…)
La voix est tremblotante au moment d’exprimer à nouveau ses sensations du jour. " Une course comme celle d’aujourd’hui (hier), c’est la récompense de toutes les séances que tu fais sous la neige, sous la pluie, confie-t-il, plein d’émotion. Tout l’investissement que tu fais toute l’année, tu le sens là. Ce qui nous pousse à tout donner, c’est la perspective de vivre des jours comme ça. Parce qu’il y en a tellement peu dans une vie. "....................
Prochain déplacement au programme, l'étape de Coupe du monde de combiné nordique à Chaux-Neuve, dans le Jura, les 31 janvier et 1er février (cette fois ce sera du train, je devrais avoir moins de problème...).Pour partager un peu (trop bon je suis), je vous ai mis quelques photos qui s'agrandissent quand on clique dessus (c'est magique).
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Grosse modification dans ma programmation de course. Plus sûr du tout d'être de l'Ecotrail le 14 mars... Pour une bonne raison, je serai a priori au départ, deux semaines plus tard du.... Marathon des Sables ! Pour les non spécialistes, il s'agit d'une course de six jours dans le désert marocain en auto-suffisance alimentaire avec des étapes journalières pouvant aller jusqu'à 80 km... Eh oui, on me propose en effet un dossard au sein d'une équipe de L'Equipe. Vu le prix de cette course, ça ne se refuse pas... Je ferai normalement équipe avec Walter, un partenaire du Meudon Triathlon également maître d'hôtel au journal (trois fois Ironman au passage), et Fabrice un collègue de Mnachette, la régie publictaire du journal. Pas beaucoup plus d'information pour le moment. Même si c'était plus ou moins dans l'air du temps, on m'a proposé cette aventure il y a deux jours... Pas eu besoin de réfléchir longtemps... Sept-huit kilos à perdre en deux mois et demi, une condition physique à retrouver, et alors ? Même pas peur ! (euh... un peu quand même)