Et même si c’est pour la bonne cause, en fait y’a un truc qui me dérange dans cette histoire. Te dire même le fond de ma pensée cher lecteur, ça me gonfle.
Rappel des faits : voilà donc que nous découvrons fin décembre un spot de “publicité” pour promouvoir une association caritative et une opération : “one laptop per child” (un ordinateur portable par enfant). Opération dont le but est tout à fait louable : que chaque enfant dans le monde (et notamment dans le tiers monde) puisse bénéficier d’un ordinateur, écrire comme un pied en langage SMS, et je suppose faire du MSN et du Facebook. Nan je déconne.
Mais plutôt apprendre, se familiariser avec la technologie, enfin des trucs comme ça. Pour tout savoir sur “One Laptop Per Child” et sur l’association qui organise, c’est là : http://laptop.org/en/
Voilà t’y pas donc, que la veuve de John Lennon- le premier Beatles mort (assassiné en 1980) Yoko Ono a donné l’autorisation pour utiliser l’image de son défunt mari dans un spot promouvant l’opération. Que tu peux visionner maintenant.
L’idée, c’est que comme John Lennon a été un grand ambassadeur de la paix dans le monde, et notamment dans sa chanson “Imagine”, il était la personnalité la mieux placée pour “parler” -car c’est bien de cela qu’il s’agit- de l’opération “One Laptop Per Child”.
Des images digitales ont donc été réalisées, une voix reproduite (de manière digitale aussi semblerait-il… Un imitateur aurait pu faire l’affaire, mais moins sérieux…) et voilà donc un des génies musicaux du XXème siècle ressuscité. Pour la bonne cause peut-être. Mais ressuscité.
Déjà qu’EMI avait puisé dans les bandes sons enregistrées par John Lennon pour nous pondre un improbable “Free as a bird” en 1995 avec les 3 Beatles survivants réenregistrant par-dessus… Voilà que nous avons maintenant John qui revient des sombres ténèbres grâce à la lumineuse technologie de l’image de synthèse…
Ça me les brise d’autant plus que depuis l’assassinat de John Lennon, Yoko Ono gère scrupuleusement l’ensemble des droits associés à son image, sa musique, son œuvre et son exploitation.
Et autant dire qu’elle est pas commode mémère. Ainsi il est impossible d’utiliser des enregistrements originaux des chansons des Beatles à toutes fins publicitaires. Pour ceux qui veulent le faire (comme Orange), il faut ré-enregistrer. Ou payer une amende. Comme Nike.
Il semblerait (lu chez Virgin 17) que l’on puisse maintenant utiliser les enregistrements originaux.
A croire qu’elle a besoin d’oseille Mamie Yoko.
Tu vas voir qu’on va bientôt nous ramener Elvis Presley pour la collective de la banane.
Ou Claude François pour Jacob Delafon.
Voilà donc pour mon premier coup de gueule de 2009.
Laissez donc les artistes morts où ils sont. On n’arrive déjà pas à se débarrasser de leurs chansons…
Je dis ça surtout pour le lundi au soleil en fait.
Allez. Salut John. Rest in Peace. But please do not call anymore.