Un point sur l'obesité

Publié le 04 janvier 2009 par Marieclaude

Crédit photo : geo cristian/SXC

L'obésité résulte d'une accumulation progressive de graisses, ou de tissus adipeux, sous la peau et entre les viscères. Il s'agit d'un excès de masse grasse qui peut entraîner des problèmes de santé à court et à long terme. L'obésité peut hypothéquer la santé de manière considérable. Certains experts affirment qu'elle est comparable, pour l'organisme, à un vieillissement approximatif de 20 ans. On doit distinguer l'obésité de l'embonpoint, qui est aussi une surcharge pondérale, mais moins importante.

Le point de vue d'un expert

Diagnostiquer l'obésité

On ne peut se fier uniquement au poids d'une personne pour déterminer si elle est obèse ou si elle fait de l'embonpoint. Différentes mesures sont utilisées pour fournir des renseignements complémentaires et pour évaluer l'impact de l'obésité sur la santé.

  • L'indice de masse corporelle (IMC). D'après l'OMS, il s'agit de l'outil le plus utile pour mesurer le risque de maladie associé à l'excès de poids chez les adultes. Cet indice se calcule en divisant le poids (kg) par la taille au carré (m2). On parle d'embonpoint lorsqu'il se situe entre 25 et 29,9, d'obésité lorsqu'il égale ou dépasse 30, et d'obésité morbide au-delà de 40. Le poids santé correspond à un IMC entre 18,5 et 25. Pour détecter l'obésité chez l'enfant, le médecin compare l'IMC de l'enfant avec l'IMC moyen d'enfants du même âge et du même sexe. Cliquez ici pour calculer votre IMC.

Le point de vue d'un expert

Denis Richard
titulaire de la Chaire de recherche sur l'obésité de l'Université Laval.

Que pensez-vous de l'IMC?

« C'est une mesure très intéressante, facile à calculer, mais on doit l'interpréter avec prudence parce qu'elle comporte des limites. D'abord, on sait que l'IMC ne convient pas à tout le monde. À titre d'exemple, une personne qui a une masse musculaire importante, comme un joueur de football, pourrait être qualifiée d'obèse sans l'être vraiment. Mais sa principale limite est qu'elle ne permet pas d'évaluer avec précision le risque de maladie pour une personne en particulier. Il est prouvé que plus l'IMC est élevé, plus le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d'hypertension augmente.

Mais il arrive qu'une personne ayant un IMC plus grand que 30 ait un bilan de santé tout à fait normal. Pour diagnostiquer une obésité à risque, on doit, en plus de calculer l'IMC, mesurer le tour de taille de la personne et prendre en considération ses taux de lipides sanguins. Aujourd'hui, on sait que lorsque l'obésité se concentre dans l'abdomen, les impacts sur la santé sont importants. L'IMC donne des pistes, mais il faut pousser plus loin. »

  • Le tour de taille. Il permet de déceler un excès de graisse à l'abdomen. Il est question d'obésité abdominale lorsque le tour de taille dépasse 88 cm (34,6 po) chez les femmes, et 102 cm (40 po) chez les hommes. Dans ce cas, les risques pour la santé (diabète, hypertension, dyslipidémie, maladies cardiovasculaires, etc.) sont très élevés. L'embonpoint abdominal correspond à un tour de taille supérieur à 80 cm (32 po) chez les femmes, et 94 cm (37 po) chez les hommes.
  • Le rapport tour de taille/tour de hanches. Cette mesure donne une bonne idée de la répartition du gras sur le corps. Le rapport est considéré élevé lorsque le résultat est plus grand que 1 chez les hommes, et plus grand que 0,85 chez les femmes.

Pour évaluer l'existence de facteurs de risque de maladies, un bilan sanguin (en particulier du profil lipidique) donne des renseignements précieux au médecin.

L'obésité en chiffres

La proportion de personnes obèses va en s'accroissant depuis les 20 dernières années, et cette tendance va en s'accélérant. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) emploie d'ailleurs le terme « épidémie » pour qualifier l'obésité, à l'échelle mondiale.

Pays

Taux d'obésité chez les adultes (%)

Canada

14,9

France

9,4

États-Unis

30,6

Sources : Les données du Canada sont issues de la Chaire de recherche sur l'obésité de l'Université Laval (2003), celles des États-Unis et de la France, de l'OCDE (2003).

L'obésité est plus fréquente chez la femme que chez l'homme, tandis que l'embonpoint touche davantage d'hommes que de femmes. L'augmentation du poids moyen s'observe dans toutes les tranches d'âge, dans tous les groupes socio-économiques.

Voici quelques données récentes.

  • Dans le monde, un milliard d'adultes ont un excès de poids, et au moins 300 millions d'entre eux sont obèses. Les pays en développement ne sont pas épargnés, 115 millions de leurs habitants sont obèses. La prévalence de l'obésité dépasse même celle de la malnutrition.
  • Au Canada, la prévalence de l'obésité est passée de 5,6 % en 1985 à 14,9 % en 2003.
  • Au Québec, l'obésité morbide a triplé entre 1979 et 2004.
  • Aux États-Unis, en 2004, le tiers des adultes était obèse et un autre tiers faisait de l'embonpoint.

Causes

À la base, l'obésité résulte d'une consommation plus grande de calories relativement à la dépense d'énergie, durant plusieurs années. Au Canada, de 1981 à 2004, l'apport quotidien en calories a augmenté de 17 %, soit de 381 calories par jour. Par contre, les dépenses énergétiques ont diminué.

Lorsque l'on tente de comprendre pourquoi l'obésité est si répandue, on constate que les causes sont multiples et ne reposent pas uniquement sur l'individu et son manque de volonté et d'effort. Le gouvernement, les municipalités, les écoles, le secteur agroalimentaire, etc., doivent aussi porter une part de responsabilités.

On utilise l'expression environnement obésogène pour décrire un milieu de vie qui contribue à l'obésité :

  • accessibilité aux aliments riches en gras, en sel et en sucre;
  • mode de vie sédentaire et stressant.

Cet environnement est commun à plusieurs pays industrialisés et se retrouve dans les pays en développement au fur et à mesure que la population adopte un mode de vie à l'occidental. Les personnes dont le bagage génétique rend la prise de poids plus facile sont plus susceptibles d'être victimes de l'environnement obésogène.

Conséquences

L'obésité est un facteur de risque notable de plusieurs maladies chroniques.

Risque grandement accru de :

  • diabète de type 2 (90 % des personnes atteintes de ce type de diabète ont un problème d'embonpoint ou d'obésité3);
  • hypertension;
  • calculs biliaires et autres problèmes de vésicule;
  • dyslipidémie (anomalie des taux de lipides dans le sang);
  • essoufflement et sueurs;
  • apnée du sommeil.

Risque modérément accru de :

  • problèmes cardiovasculaires : troubles coronariens, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque, arythmie;
  • arthrose du genou;
  • goutte.

Risque légèrement accru de :

  • certains cancers : les cancers hormonodépendants (chez les femmes, le cancer de l'endomètre, du sein, de l'ovaire, du col de l'utérus; chez les hommes, le cancer de la prostate) et les cancers liés au système digestif (cancer du côlon, de la vésicule biliaire, du pancréas, du foie, du rein);
  • baisse de fertilité, chez les deux sexes;
  • démence, douleurs lombaires, phlébite et reflux gastrique.

L'obésité, pire que le tabagisme?
L'effet nocif de l'obésité sur la santé dépasserait celui du tabagisme, d'après certains experts.

D'après les études, les effets d'un excès de poids se manifestent après environ dix ans. La manière dont la graisse est répartie sur le corps, plutôt à l'abdomen ou aux hanches, joue un rôle déterminant sur l'apparition de maladies. L'accumulation de la graisse à l'abdomen, typique de l'obésité androïde, est beaucoup plus risquée que la répartition plus uniforme (obésité gynoïde). Les hommes ont en moyenne deux fois plus de graisses abdominales que les femmes non ménopausées.

Sédentaire ou fumeur?
À elle seule, la sédentarité expose au même risque de crise cardiaque que le fait de fumer 20 cigarettes par jour.

Fait préoccupant, certaines de ces maladies chroniques, comme le diabète de type 2, surviennent maintenant à l'adolescence, étant donné le nombre croissant de jeunes qui souffrent d'embonpoint et d'obésité.

Les personnes obèses ont une moins bonne qualité de vie en vieillissant et une espérance de vie plus courte que les personnes qui ont un poids santé. Plus l'obésité survient tôt dans la vie, plus l'espérance de vie est réduite.

De plus, l'obésité peut facilement devenir un fardeau psychologique. Certaines personnes se sentiront exclues de la société en raison des critères de beauté proposés par l'industrie de la mode et par les médias. Devant la difficulté à perdre leur excès de poids, d'autres vivront une grande détresse ou de l'anxiété, qui pourra aller jusqu'à la dépression.

Symptômes

L'obésité se traduit par un excès de tissus adipeux. Cet excès peut se répartir de deux manières différentes :

  • dans la région abdominale, on parle alors d'obésité androïde, viscérale, ou abdominale.
  • aux hanches, aux cuisses et en périphérie, dite obésité gynoïde, périphérique, ou sous-cutanée.

Pour des raisons hormonales, l'obésité androïde touche surtout les hommes, et l'obésité gynoïde, les femmes.

Personnes à risque

  • Les personnes dont le bagage génétique prédispose à l'obésité. La génétique a un impact très important sur l'obésité, croit Dr Denis Richard. Certaines personnes prennent du poids très facilement. On observe que les enfants obèses ont fréquemment des parents obèses. Les gènes auxquels on fait référence ici sont ceux impliqués dans la régulation du poids. En d'autres mots, certaines caractéristiques génétiques vont faire en sorte qu'une personne aura un plus grand appétit, ressentira moins la satiété et sera moins portée à bouger.
    Environ 5 % des cas d'obésité s'expliqueraient uniquement par la génétique, et à un gène en particulier. Outre ces cas plus rares, plusieurs personnes auraient un terrain génétique propice à l'obésité. Les scientifiques ont décelé plusieurs gènes de prédisposition à l'obésité.
    La combinaison d'un milieu obésogène et d'une prédisposition génétique « entraîne quasi indubitablement le développement de l'obésité », avance Dr Denis Richard. D'après lui, on peut néanmoins être obèse sans avoir de terrain génétique défavorable.
    On observe que certaines ethnies sont plus susceptibles que d'autres au gain de poids. Ce serait le cas de celles qui ont dû survivre à de grandes famines, car leur organisme a appris à « stocker » les calories de manière très efficace. Lorsque ces groupes sont exposés à un mode de vie à l'occidental, ils sont plus à risque d'obésité (par exemple, les Indiens Pimas d'Arizona, les Aborigènes d'Australie et les immigrés de l'Inde et du Pakistan).
  • Les personnes qui vivent aux États-Unis ou qui y immigrent. D'après une étude publiée en 2005, un an après leur installation aux États-Unis, 8 % des immigrants sont obèses. Après 15 ans, 19 % le sont devenus, ce qui se rapproche du taux d'obésité des Américains qui est de 22 %. Le gain de poids le plus significatif surviendrait après dix ans.
  • L'âge. Au fil des ans, on est moins actif et la masse musculaire tend à décroître, entraînant ainsi un ralentissement du métabolisme. Les besoins en calories diminuent avec l'âge. Si on ne réduit pas son apport alimentaire, on gagne du poids.
  • Au Canada, les personnes qui résident en banlieue ou en région sont plus à risque, car elles sont moins actives physiquement que les citadins. Cependant, à l'échelle mondiale, la prévalence de l'obésité est plus élevée parmi les populations urbaines par rapport aux populations rurales.
  • Certaines maladies peuvent provoquer un gain de poids en rendant inactif. D'autres vont contribuer à la prise de poids en diminuant les dépenses énergétiques, mais elles sont rares : l'hypothyroïdie, la maladie de Cushing (un problème aux glandes surrénales) ou une tumeur de l'hypothalamus.
  • Les personnes aux prises avec la boulimie.
  • Les personnes qui avaient un surpoids durant l'enfance ou l'adolescence.
  • Les grossesses peuvent contribuer à un gain de poids.

Facteurs de risque

Facteurs individuels qui entraînent un gain de poids

  • Les comportements alimentaires. Par exemple : manger régulièrement des portions trop grosses, avoir une alimentation qui comporte fréquemment des aliments riches en gras, en sel ou en sucre, prendre des repas de manière irrégulière, ce qui incite aux compulsions alimentaires. Ces comportements sont parfois influencés par des états émotifs. C'est le cas si l'on mange pour échapper à l'ennui, à la solitude, au stress, à l'anxiété, etc., ou si la nourriture devient un moyen de se récompenser.
  • Un mode de vie sédentaire. Le travail et les loisirs sédentaires (télévision, jeux vidéo, Internet, etc.) sont devenus la norme. Une étude menée en Angleterre révèle qu'au début des années 1990, seulement 20 % des hommes et 10 % des femmes avaient un travail nécessitant une activité physique14.
  • Le stress. Les gains de poids se produisent souvent durant une période d'adaptation ou à la suite d'une épreuve importante, par exemple de grands défis professionnels ou une perte d'emploi, une séparation, un deuil, etc. La tendance à compenser en mangeant des aliments réconfortants est alors plus forte.
  • Une profonde détresse. Les compulsions alimentaires peuvent refléter un ennui temporaire, mais il arrive qu'elles soient le signe d'une grande détresse psychologique. Manger devient alors un mécanisme de survie, pour apaiser une souffrance et un état d'être insupportables.
  • L'héritage culturel familial. Les habitudes de vie - préparation et partage des repas, activités - sont influencées par la famille.
  • Le manque de sommeil peut augmenter la faim.
  • Des médicaments peuvent provoquer une prise de poids lorsqu'ils sont pris durant une longue période, notamment certains antidépresseurs, antipsychotiques, corticostéroïdes (par voie orale ou par injection) et bêta-bloquants.
  • Boire de l'alcool fréquemment peut entraîner un gain de poids en augmentant l'apport calorique et en stimulant l'appétit.

Facteurs et changements sociaux qui contribuent au gain de poids

  • Une industrie alimentaire qui offre une multitude d'aliments riches en calories, en gras, en sel et en sucre. Ces aliments sont facilement accessibles, à toute heure du jour et à bas prix. Les sommes colossales investies pour promouvoir les aliments camelote auprès du public sont aussi montrées du doigt.
  • À la télévision, la majorité des publicités de produits alimentaires destinés aux enfants font la promotion d'aliments douteux ou carrément malsains. Les études démontrent que les annonces publicitaires influencent grandement les préférences alimentaires des enfants, selon l'Institute of Medicine of the National Academies des États-Unis38.
  • Les publicités, de même que les médias, qui incitent à la minceur.
  • L'industrie des produits et des régimes amaigrissants.
  • En raison de la difficile conciliation travail-famille, bon nombre de parents ont recours, de plus en plus souvent, à des plats préparés ou provenant de restaurants. Les repas se prennent moins en famille. Conséquence : les parents ont moins de contrôle sur ce que mangent leurs enfants et l'éducation à une saine alimentation s'en trouve compromise.
  • Une fréquentation plus assidue des restaurants.
  • La taille des portions toujours croissante dans les restaurants et au supermarché.
  • L'automatisation du travail et l'évolution technologique, qui rendent l'activité physique de moins en moins nécessaire au quotidien. Non seulement le travail est sédentaire, mais de nombreux travailleurs subissent fréquemment de la pression psychologique et du stress.
  • Un aménagement urbain qui ne favorise par la marche et l'activité physique.
  • La perte du sentiment de sécurité dans les quartiers, ayant pour conséquence que les enfants jouent moins à l'extérieur, utilisent peu la marche ou le vélo pour se rendre à l'école, etc.

Prévention

Pourquoi prévenir?

  • Pour augmenter ses chances de profiter d’une meilleure qualité de vie et d’une santé globale optimale. En 2002 et 2003, un Canadien sur cinq rapportait avoir des limitations pour l’une ou l’autre des activités suivantes : marcher 400 mètres, se tenir debout pendant deux heures ou monter des escaliers sans faire de pause1.
  • L’obésité est difficile à traiter, ce qui explique que tant d’efforts soient investis en prévention. Si on ne peut pas agir sur notre bagage génétique, on peut modifier notre environnement et nos comportements.
  • Plus on gagne de poids, plus il est difficile d’en perdre. Par conséquent, si on évite d’en gagner, c’est déjà un succès!

Mesures préventives de base

La prévention de l’obésité peut commencer, en quelque sorte, dès que l’on commence à s’alimenter. D’après les études, le risque d’obésité est étroitement lié au comportement alimentaire durant l’enfance. Déjà, entre 7 mois et 11 mois, les nourrissons consommeraient 20 % trop de calories par rapport à leurs besoins.

Le tiers des enfants américains de moins de deux ans ne consomment pas de fruits et légumes, et parmi ceux qui en consomment, les frites arrivent en tête de liste. Quant aux petits Québécois âgés de quatre ans, ils ne mangent pas assez de fruits et légumes, de produits laitiers de même que de viandes et substituts, selon l'Institut de la statistique du Québec.

Alimentation

Consommer des produits amaigrissants et se soumettre à des régimes draconiens sans rien changer à ses habitudes alimentaires n’est certes pas une bonne solution. Une alimentation saine devrait être variée et inclure des fruits et des légumes frais. Bien manger suppose de cuisiner ses propres petits plats, de remplacer certains ingrédients, de donner de la saveur aux aliments avec les herbes et les épices, d’apprivoiser de nouveaux modes de cuisson afin d’utiliser moins de gras, etc. Consultez notre dossier Nutrition (dans Documents associés) pour connaître les principes de base d’une alimentation saine.

Quelques conseils aux parents

  • Prendre les repas en famille.
  • Attention de ne pas répondre aux pleurs du nourrisson en le nourrissant systématiquement. Il peut exprimer plutôt un besoin d’affection ou simplement un besoin de succion. Plusieurs personnes comblent leurs besoins affectifs par la nourriture : ce comportement peut s’être inscrit très tôt dans la vie.
  • Ne pas toujours féliciter son enfant lorsqu’il finit son biberon ou son assiette. S’alimenter est normal, et ne sert pas à faire plaisir aux parents.
  • Laisser l’enfant juger de son propre appétit. L’appétit du nourrisson varie d’une journée à l’autre. S’il boit bien, en moyenne, et ne perd pas de poids, ne pas s’inquiéter s’il ne finit pas un biberon de temps à autre. Ne pas obliger l’enfant à finir son assiette. Ainsi, il apprendra à écouter ses signaux de faim et de satiété.
  • L’eau est la boisson idéale pour se désaltérer. La consommation de jus de fruits, même naturel, devrait se limiter à un verre par jour. Les jus de fruits contiennent beaucoup de calories, et ne comblent pas la faim. Éviter d’ajouter du sucre dans les yogourts, les purées de fruits, etc.
  • Varier les aliments offerts et la manière de les apprêter. Diversifier les sources de protéines (poisson, viande blanche, légumineuses, produits laitiers, etc.).
  • Peu à peu, faire découvrir à son enfant de nouvelles saveurs.

Activité physique

L’activité physique est un élément essentiel pour maintenir un poids santé. Bouger augmente la masse musculaire, donc les besoins énergétiques. Inciter les enfants à bouger, et bouger avec eux! Limiter au besoin le temps de télévision. Une bonne façon d’être plus actif au quotidien est de fréquenter les petits commerces de son quartier en s’y rendant à pied.

Gestion du stress

Diminuer les sources de stress ou se trouver des outils pour mieux les gérer peut faire en sorte qu’on aura moins tendance à se calmer par la nourriture. De plus, le stress fait souvent en sorte que l’on mange plus vite et davantage que nécessaire. Consultez notre dossier Le stress et l’anxiété pour en savoir plus sur les moyens qui aident à mieux composer avec le stress.

Agir sur l’environnement

Pour rendre l’environnement moins obésogène, donc faire en sorte que les choix santé soient plus faciles à faire, la participation de plusieurs acteurs sociaux est nécessaire. Au Québec, le Groupe de travail provincial sur la problématique du poids (GTPPP) proposait, à l’automne 2005, une série de mesures que pourraient prendre le gouvernement, les milieux scolaires, les milieux de travail, le secteur agroalimentaire, etc., pour prévenir l’obésité :

  • Implanter des politiques alimentaires dans les milieux de garde et scolaire.
  • Modifier l’environnement physique et social pour favoriser un mode de vie plus actif.
  • Réviser la réglementation sur la publicité destinée aux enfants.
  • Réglementer la vente des produits et des services amaigrissants.
  • Encourager la recherche sur l’obésité.

Mesures pour prévenir l’aggravation

Prendre le problème de poids au sérieux et consulter un diététiste-nutritionniste ou un médecin.

Mesures pour prévenir les complications

Souvent, une perte de poids de 5 % à 10 % suffit pour réduire le risque de maladie, donc contrôler sa glycémie, réguler sa tension artérielle et abaisser son taux de cholestérol.

Traitements médicaux

L’objectif du traitement est d’améliorer la qualité de vie présente et future, et de réduire les risques de maladie à long terme. En général, la perte de poids visée dépend de l’état de santé et de l’ampleur de l’excès de poids. Perdre de 5 % à 10 % du poids corporel et maintenir ce poids permet déjà de réduire le risque de troubles cardiovasculaires et d’accident vasculaire cérébral. D’après les experts de la clinique Mayo aux États-Unis, la perte de poids ne doit pas dépasser de 1 à 2 livres (un demi-kilo à un kilo) par semaine pour être sécuritaire.

Plusieurs régimes amaigrissants sont inefficaces pour perdre du poids, à long terme, et certains s’avèrent même dangereux pour la santé. D’après les études, 90 % des personnes qui suivent un régime regagnent leur poids deux à cinq ans plus tard. La restriction calorique qu’imposent ces régimes est intenable à long terme et génère un stress physique et psychologique intense.

Une approche globale

D’après Denis Richard de l’Université Laval, l’approche la plus efficace pour perdre du poids à long terme est personnalisée, multidisciplinaire et demande un suivi régulier. L’approche thérapeutique devrait idéalement inclure les services des professionnels suivants : un médecin, un diététiste, un kinésiologue et un psychologue. On doit commencer par un bilan de santé établi par un médecin. S’en suivent des consultations auprès des autres professionnels de la santé. Il vaut mieux miser sur un suivi échelonné sur plusieurs années, même durant la phase de maintien du poids. Malheureusement, peu de cliniques offrent un tel soutien.

Alimentation

Avec l’aide d’un diététiste-nutritionniste, il s’agit de trouver une approche nutritionnelle qui convienne à nos propres goûts et à notre style de vie, et d’apprendre à déchiffrer nos comportements alimentaires.

À ce sujet, voyez deux articles rédigés par notre nutritionniste, Hélène Baribeau :

Obésité (1re partie) : les habitudes autour des repas - comment reconnaître la vraie faim, des conseils pour se sentir rassasié, l’importance du plaisir, etc.

Obésité (2e partie) : les choix alimentaires - des conseils sur la composition de plats sains, les plus satisfaisants et rassasiants possibles.

Le point de vue d’un expert

Activité physique

Augmenter ses dépenses en énergie aide beaucoup à la perte de poids et à améliorer l’état de santé général. Il est plus prudent de consulter un kinésiologue avant d’entreprendre une activité physique. Ensemble, vous pourrez choisir un programme d’entraînement approprié à votre condition physique et à vos intérêts.

Psychothérapie

Consulter un psychologue ou un psychothérapeute peut permettre de comprendre l’origine du surpoids, de changer certains comportements alimentaires, de mieux composer avec le stress et de retrouver son estime de soi, etc. Consultez aussi notre fiche Psychothérapie.

Bonne journée,

Marie-Claude

ref: Passeport sante