Le grand froid a dopé la consommation d'électricité, hier 5 janvier. Avec un nouveau record de consommation à la clef.
Avec quelque 90.200 mégawatts (MW), la France a atteint hier soir vers 19 heures, un nouveau pic de consommation. Le précédent avait été atteint il y a plus d’un an, le 17 décembre 2007, à hauteur de 88.960 MW.
Bonne nouvelle pour EDF? Pas forcément. Certes, pour répondre aux demandes de pointe, EDF est tenu de déployer tous ses outils de production (nucléaire, hydraulique, thermique...) et le prix de l'électricité de pointe peut lui être très favorable. Ce qu'EDF explique ce matin, dans un communiqué.
Depuis le début de la vague de froid exceptionnelle qui sévit sur la France avec des températures inférieures de plusieurs degrés en moyenne en dessous des normales saisonnières, EDF mobilise la totalité de ses moyens de production nucléaire, hydraulique et thermique disponibles pour assurer la fourniture d’électricité à ses clients.
La quasi-totalité de ses unités de production nucléaire et des usines hydrauliques «au fil de l'eau» sont ainsi opérationnelles cette semaine pour assurer la production d’électricité dite «de base».
Vertueuses en termes d'émissions de CO2, les unités de production hydraulique et nucléaire ne répondent cependant guère aux pics de production. Et le grand vainqueur du froid est le CO2 (c'est nous qui mettons en gras):
"EDF sollicite également dans cette période toutes ses centrales thermiques au fioul et au charbon disponibles, particulièrement adaptées aux périodes de forte consommation, notamment les nouvelles turbines à combustion mises en service en 2008 à Vitry-Arrighi (Val de Marne) et Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) qui peuvent être démarrées avec une grande fiabilité pour produire, en moins de 20 minutes, l’électricité nécessaire pour répondre aux pics actuels de consommation".
EDF tempère ce recours accru à l'électricité d'origine thermique en soulignant que "les aménagements hydrauliques dits «de lac» installés dans les massifs montagneux (disposent de) stocks d’eau (...) actuellement supérieurs aux valeurs habituelles en cette saison, grâce à une gestion vigilante tout au long de l’année".
Mais le principal producteur français est aussi contraint, de plus en plus ces dernières années, d'acheter de l'électricité au-delà des frontières hexagonales. Ce qu'il reconnait implicitement en indiquant dans ce communiqué avoir "procédé à des achats anticipés d’électricité sur les marchés de gros".
Or, ces capacités complémentaires sont probablement pour l'essentiel des centrales thermiques (gaz, fuel, charbon). Chaque degré en moins nous contraint-il à augmenter nos émissions de CO2? Pour l'heure, oui. La solution est connue: c'est la MDE, la maîtrise de la demande en électricité. Ca tombe bien: le projet de loi Grenelle 2 est examiné demain en Conseil des ministres. Parmi les objectifs: réduire les émissions de CO2 des bâtiments. C'était donc ça qu'il fallait demander à Noël, de l'isolant.
Consulter le communiqué "grand froid" d'EDF.