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Les frontières, la Convention, les outils et la richesse réévaluée...

Publié le 06 janvier 2009 par Ressol

Outre les frontières territoriales, les frontières générées par les statuts et les formes juridiques, l'évaluation de l'actif circulant en économie relationnelle entre les acteurs dessinerait-elle le bien commun ?

Publié le mardi 6 janvier 2009

L'interterritorialité, ce qui fait lien entre les territoires qui sont enjeux de pouvoir et objets de représentations multiples, par les acteurs se trouble encore plus avec les statuts et les formes juridiques qui les organisent et légitiment leurs postures.
L'intervention " Economie plurielle " que j'ai eu le plaisir de faire auprés des étudiants du Master 2 " sociologie appliquée au développement local " de la Faculté d'anthropologie et de sociologie de l'Université Lyon 2 le 20 novembre 2008 esquissait ce tableau avec un parlement des choses (des documents provenant de sources identifiés).
Cette stratégie étayée par les travaux du sociologue Bruno Latour permet de mettre des objets dans le discours quand l'incertitude est telle que les marques des acteurs, leurs outils, nous assurent mieux d'une compréhension de ce qu'ils transforment ou tentent de transformer.

Ainsi avec la démocratie participative documentée dans les dynamiques territoriales, le modèle du Conseil Economique et Social, devenu avec la dernière Réforme constitutionnelle Conseil Economique et Social et Environnemental, se transforme subtilement.
La déclinaison au niveau des Conseils Régionaux, pour les CESR, questionne déjà les catégories de représentation, partis politiques, syndicats et associations dans la complémentarité des représentations contribuant au conseil et à l'exécutif. Les Consulaires traditionnels ( Chambres de Commerce et d'Industrie, Chambres d'Agriculture et Chambres des Métiers) ont du mal pour faire une place aux Chambres Régionales de l'Economie Sociale et Solidaire. La traditionnelle éducation populaire avec ses déclinaisons urbaines et rurales mutantes, perturbe un paysage globalement et naturellement conservateur.
Si le développement durable avec tous ses métiers d'innovation annoncés et réparateurs et les services à la personne aussi prometteurs d'emploi s'affirment comme la justification même du site Ressources Solidaires, par quelles conventions avec les politiques publiques d'Etat et des Collectivités Territoriales les enfants et les jeunesses en auraient-ils connaissance ?
A l'évidence c'est l'affaire de la société civile que d'assurer cet accés pour les enfants et les jeunes à la la diversité culturelle, y compris économique, à l'économie plurielle.

Les prochaines 5émes Assises nationales du développement durable à Lyon les 19, 20, 21 janvier prochains ( www.andd.rhonealpes.fr) approchent de ce questionnement de la richesse produite et partagée. Laquelle ? Comment ? Pour qui, avec qui ?

Une Convention - surnuméraire pour certain - se glisse dans ce tableau d'actualité sommaire, la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE du 20 novembre 1989) qui fait obligation aux adultes de permettre aux enfants et aux jeunes d'accéder aux informations nécessaires à la constitution d'un esprit critique utile au plein exercice des citoyennetés et des responsabilités culturelles , économiques et sociales, maintenant également "environnementales". La CIDE aura 20 ans en novembre 2009, nous avons 11 mois pour en tirer le meilleur avec les élections européennes qui boosteront les acteurs vers quelques audaces.

Pour une part les organisations, partis, syndicats, associations, ont déployé des initiatives énonçant cette préoccupation des territoires et des milieux de vie, pour certaines en campant sur leurs postures historiques. Pour d'autres réputées novatrices ou alternatives, elles cumulent une pluriappartenance au monde associatif, syndical et politique. Ces trublions ont ma sympathie parce qu'ils questionnent la pertinence et la légitimité des monothéismes associatifs, syndicaux et politiques. Postures que ces derniers défendent en étant par ailleurs pourfendeurs des excés de ceux qui "politisent" le débat, leur "apolitisme" étant une rente de situation maintenant maigre. En attente que les vents tournent pour border leurs voiles. Nous savons que la forme d'organisation parti politique n'est pas éternelle, elle est mutante. cf. Madeleine Rebeirioux. Les syndicats et les associations comme toutes les institutions évoluent sinon sont révolus.

En restant attentifs au développement durable pour l'héritage évalué laissé aux enfants et aux jeunes générations, si le passage de savoir est un problème, ce qui caractérise un problème tiend dans le fait qu'il est inséparable d'un choix. Le choix des formes de transmission de ces savoirs nous incombe. Le réductionnisme un temps envisagé d'un enseignement " économique obligatoire" en substitution d'un enseignant économique et social déjà pauvre en ESS, fait office d'indicateur de tendance lourde.
L'économie sociale et solidaire constitue un héritage et doit être transmis et constituer une composante de l'économie plurielle utile autant à l'humanité qu'à la planète.
La mise en culture des territoires avec l'amendement que constitue l'ESS semble une médication défendable et justifie sans doute un peu de volonté pour que par Convention internationale ( la CIDE) la richesse soit réévaluée à l'aune des engagements dans la vie réelle des acteurs.

Le Master 2 " Suivi et évaluation des politiques publiques " de l'IEP de Lyon dans son Colloque annuel 2008 avec la Société Française d'Evaluation posait la question " L'évaluation produit-elle de la connaissance ou du changement ?" . La trés prochaine édition de ce Colloque annuel à l'IEP de Lyon a pour titre " Quels apports de l'évaluation pour la démocratie ? ". Un subtile enveloppement de la question " Qui participe à l'évaluation de quoi, pour qui ?". .

Nous osons y associer les enfants et les jeunesses aux dynamiques des territoires de vie, de projet, de codéveloppement local et global , conclusions des 2émes Assises nationales de la jeunesse le 17 octobre 2008 au CESE à Paris.
Gageons que les Collectivités Territoriales parfois inspirées par les lumières de la Capitale vont inventer leurs déclinaisons dans des pratiques sociales avec l'ESS comme utile médiation opérationnelle collective dans les dynamiques territoriales en temps de crise.

Cette convergence des Droits de l'Enfant et de l'ESS, avec des gains collatéraux pour celles et ceux qui y conforteront un sentiment d'appartenance locale et solidaire par les réseaux ( interterritorialité), découvriront ainsi quelques espaces de liberté en contre-partie de la contrainte coopérative. En mettant le couvert surnuméraire (pour la CIDE) , heureusement attendus des convives de bonne compagnie s'attableront. L'ESS selon un évangile (re)connu qui fait partie de ma culture initiale et que je renie pas.

" A tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place reste vide mais le couvert reste mis." René CHAR - Feuillets d'Hypnos 131
Editions Gallimard

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