Journal de Bord (janv09)

De retour dans mes terres du Sud, sous un froid étrange qui fait froncer les sourcils aux vieillards les plus aguerris, me revoilà face à l’écran.
L’occasion pour moi de poser quelques notes sur cette rentrée 2009.
Je vais parler du succès incroyable de mon article sur les relous de twitter, de John Cassavetes, et de mon voyage avorté en Lorraine.

Mon post sur les relous de Twitter

Il est évident que dans ma courte carrière de bloggeur, il y aura eu un avant et un après “Les 10 relous de Twitter”. Ou comment un article que j’ai écrit en une demie heure, sans la moindre ambition, a fait le tour de la blogosphère francophone en six jours.

De la centaine de visiteurs uniques que j’avais le plaisir de recevoir chaque jour, je suis passé d’un coup d’un seul, juste par la force du bouche à oreille, à plus de 1400 visiteurs uniques en quelques heures.
Des dizaines et des dizaines de blogs, forums, twits, soups, tumblr ont posté l’adresse de l’article avec un enthousiasme et une générosité vraiment éclatants, à tel point que sur le classement de janvier de Wikio j’ai gagné quelques 3900 places en me retrouvant 109e du classement Blog Divers !

Ce que j’ai retenu dans ce classement, ce ne sont pas les chiffres (car dans le top 100 général j’y serai un jour, je pense) mais le fait que, à ma grande surprise, cet article ait trouvé son public de manière naturelle et fulgurante - bref c’est peut-être la première fois que j’ai vraiment pris gout au fait de bloguer.

A titre personnel, je ne trouve pas l’article sur les relous de twitter meilleur que d’autres de mes posts, mais il a rencontré un public, il vous a parlé, il vous a fait rire. A part une communauté twitter chaleureuse, je n’ai aucun ami ou protecteur dans la blogosphère. Et là, ce petit article tout con a été relayé par tout le monde, même des blogueurs que je lisais mais que je ne connaissais pas. Absolument pas un n’a pas relayé l’article d’une manière ou d’une autre.

Je les remercie tous, je vous remercie tous, ça m’a vraiment donné beaucoup de plaisir, je ne peux pas le dire plus simplement. Vos commentaires m’ont fait marrer, et dès que quelqu’un twittait pour me dire qu’il s’était marré, je riais nerveusement comme un gamin. Ca ne change pas la face du monde mais ça fait plaisir.

Je ne me suis posé aucune pression pour les posts d’après. Je sais que des gens ont découvert mon blog grâce à ce post et se sont abonnés, et j’espère qu’ils prendront du plaisir à me lire par la suite, il n’y a pas que des top 10 humoristiques. On n’écrit pas des articles aussi catchy tous les jours, je sais que j’en ai sous le pied, mais ce sera à mon rythme. Et si je retombe à mes 100 visiteurs jours je serai très heureux (je les connais tous un par un).

Mon voyage en Lorraine avorté.

Le problème, c’est que si je vous raconte exactement ce qu’il s’est passé, vous ne me croirez pas. Voici la chronologie passionante des évènements. Tout ceci est véridique :

- Le projet était de passer Noël en famille dans le Var, puis de partir le lendemain en Lorraine. J’ai loué une plus grosse voiture chez Sixt pour l’occasion histoire de voyager confortablement.

- Soirée de Noël OK. Vers les 23h Madame Henry Michel commence à claquer des dents. Elle finit la soirée dans le canapé tremblante pendant que j’humilie l’ensemble de ma famille au Trivial Pursuit en prouvant une fois de plus à mes soeurs que je suis le plus intelligent de la portée.

- Le lendemain, on soupçonne une grippe pour Madame HM. Mon chien (c’est un détail important pour la suite) se lèche une tache rouge sur le ventre. Je décide de reporter le départ d’un jour.

- Le lendemain, nous partons. Femme a le front brulant et les extrémités glacées. Cela atteint un tel niveau que la voiture bue de l’intérieur, nous nous arrêtons dans un Ibis pourri de la périphérie de Lyon pour y passer la nuit. Mon chien se lèche une tache rouge sur le thorax.

- La tenancière de l’hôtel Ibis nous annonce avec l’air désolé que le restaurant est fermé pendant les fêtes. J’erre dans une rocade Lyonnaise sordide à la recherche de nourriture pour ma tribu. Je reviens avec du Quick froid que nous mangeons sur le lit en regardant un festival du cirque à la télé.

- Le lendemain, la grippe est officiellement déclarée, et je décide de ramener la smala dans le Var chez mes parents.

- En début d’après-midi, nous arrivons dans le Var. Mme HM est portée jusqu’à une chambre, et je revide la voiture des cadeaux, manteaux et sacs. Je referme le coffre de la voiture de location avec les clés dedans (véridique).

- J’appelle Sixt assistance qui m’envoie avec entrain un dépanneur, qui ouvre la voiture en 40 secondes montre en main et me facture 100 euro.

- Une fois le dépanneur parti, je remarque que la tache de mon chien a non seulement envahi tout le ventre et le thorax, mais également le bas du dos. Je l’emmène pour un check chez un vétérinaire à coté de chez mes parents histoire d’avoir l’esprit tranquille.

- Le vétérinaire me suggère de faire une biopsie de la tache, file des antichampignons au chien, et me facture 211€ pour la consultation (facture sur demande si vous ne me croyez pas). Cout de la journée : 311€ + frais autoroute + essence + voiture louée jusqu’au 2 décembre pour finalement rester dans le Var : 350€ = on va arrondir à 700€.

- Reste des vacances : chez les parents,  à guérir Mme HM,  en n’ayant de cesse d’humilier au Trivial Pursuit ou au Scrabble toute personne de ma famille passant à ma portée.

Mais vous savez quoi ? C’était pas si mal que ça ces vacances chez PapaMaman…

Cassavetes

Un des plus beaux cadeaux que l’on m’ait fait pour ce Noël est ce coffret John Cassavetes, présentant 5 des 10 films du Maître américain, réalisateur de génie, acteur sublime, un type dont je buvais les paroles et les images quand j’avais 20 ans.
Je ne connais que deux types de personnes : celles qui adorent Cassavetes, et celles qui n’ont pas encore vu un de ses films.

Le coffret ne contient pas mon film préféré de John, “Love Streams”, mais des chefs d’oeuvres tels qu’ “Une Femme Sous Influence”, “Opening Night” et “Meurtre d’un Bookmaker Chinois”.
Il m’a régalé par ses bonus, conversations entre les acteurs fétiches de Cassavetes, qui, le visage marqué par la vieillesse, parlent de leur relation avec John : Gena Rowlands, sa femme, actrice principale et muse, Ben Gazzara et Peter Falk.

C’est avec ces mêmes Ben Gazzara et Peter Falk dans les rôles titres, l’accompagnant, que John Cassavetes avait réalisé le film Husbands sorti en 1971.

J’ai retrouvé sur Youtube cette archive incroyable et vraiment hilarante, qui résume à elle seule tout le cinema de Cassavetes, le génie du personnage, son alcoolisme, sa complicité avec les acteurs.
Cela se passe lors du Dick Cavett Show, en 1971, Cassavetes, Peter Falk et Ben Gazzara arrivent ivres morts sur le plateau de Dick, et ne répondent à prime abord à aucune question. Potache show, avec une classe d’ivrogne fascinante. Un concentré d’amérique des années 60, déguingandée, whisky dans la main, et soucieuse à la fois.
Ce n’est qu’à la fin de l’émission (chercher sur Youtube les segments 3 et 4) que Cassavetes parle finalement de son film.
Je pourrais voir cet extrait un milliard de fois. Cela résonne un mois comme un appel au plaisir. Regardez-moi ça et à bientôt.