Symbole de l'Auvergne féodale
Le bourg de Murol est connu pour son château, lieu symbole de l'Auvergne féodale que l'on aperçoit de loin du haut de son bloc noirâtre qui se détache, à plus de mille mètres d'altitude, sur le moutonnement des forêts avoisinantes. L'enceinte qui le protège avec ses bastions, ses casemates et ses tours, s'ajustent au basalte qui en forme le socle, vestige d'un épique passé d'honneur.
L'histoire de Murol est parfaitement connue. Des monceaux d'archives - testaments, inventaires, pièces de procès - les témoignages d'une histoire, où l'on voit comment la restauration de Murol, ruiné par les guerres anglaises, fut l'oeuvre d'un homme, Guillaume, qui voua sa vie à cette passion féodale et voulut reposer dans la chapelle du château sous une dalle de Volvic, gravée d'un chevalier gisant, de ses armes et de sa devise : " Murol avant ! Et sans rompre les redortes. "
A la fin du XVe siècle, Mural passait par alliance dans la famille d'Estaing. Brillante destinée pour cette rude citadelle des montagnes, les d'Estaing ne se souciant guère d'y résider, si loin de Versailles, si bien que l'âme du château déserta les murs que rien ne protégea plus de l'abandon. La ruine ne vint pourtant qu'au milieu du XIXe siècle, ni Richelieu, ni la Révolution n'en étant les responsables. Ce qui a été sauvé est émouvant ou grandiose.
Au coeur de la citadelle, avec les cuisines qui jouxtent la boulangerie et son four, les appartements et même les latrines sur le chemin de ronde, c'est toute la vie quotidienne que l'on imagine bien. Mais c'est aussi le temps de la chevalerie avec de grandes salles percées d'arcades, une chapelle romane et le cimetière à son chevet. A la Renaissance, les fenêtres s'élargissent et sont surmontées d'accolades. Plus tard, on élève en bordure de la terrasse un élégant pavillon dont la façade qui reste dit encore le luxe.
Murol, représente huit siècles d'histoire de la fortification, de l'architecture militaire et des moeurs.