J'ignore s'il pleut sur Nantes, mais en tout cas il neige à Tours. Et ça tient ! Quand je suis partie à pied au bureau, ce midi, ça neigeotait. Drôle de journée : les agents municipaux, juchés sur des élévateurs, décrochaient les guirlandes ; des sapins gisaient, congédiés, sur les trottoirs. Mon itinéraire habituel a été dévié par des pompiers qui arrosaient une voiture en train de se consumer près de la cathédrale. Voyant une couche blanche s'accumuler sur les toits, l'air de rien, j'ai pris la tangente en fin d'après-midi. Je connais le Val de Loire : quelques flocons qui s'attardent sur le bitume et c'est la paralysie générale. Bien m'en a pris. Pas fière fière dans mes bottines en cuir, j'ai vite réduit mes pas d'impalas en savane à des trottinements de souris dans un champ de gruyère. Une embardée a failli me plaquer sur les pavés blanchis d'un duvet de poudreuse. Ça craquait sous mes semelles, façon sports d'hiver. Les Moon Boots n'auraient pas été de trop. J'ai expédié ma clémentine et je me suis engouffrée dans l'Electron, vous savez, ces petits bus électriques où jacassent habituellement quelques mamies (bien pratique, je dois dire). En l'occurence, il s'agissait d'un Electron libre, m'a expliqué le chauffeur, tout émoustillé, en domptant son volant. C'était sûr, je serai sa dernière cliente. La radio a donné sa sentence à pleins poumons : tous les bus au dépôt ! Il avait fallu attendre dix "cartons" pour que la décision tombe, s'insurgea le conducteur, aux prises avec son minibus ivre. Résultat : pas de bus demain matin non plus.
Cette neige, ça m'a donné envie de montagne. Après tout, rien de tel qu'un jour de reprise pour penser aux vacances. Je n'en ai pas pris en 2008, alors je vais me venger en 2009. J'ai réservé une soue à cochons dans le Cantal pour randonner. Je ne plaisante pas. C'était ça ou un poulailler, aménagé s'entend. Je préfère les cochons aux poules : inutile de tergiverser. Cochon qui s'en dédit !