D'abord, parlons de l'usage de ces couverts. Il est différent de chez nous. Dans votre main droite, vous prenez la cuiller, dans la main gauche la fourchette. Mais la cuiller n'est pas là pour remplacer le couteau. En fait, la fourchette ne sert qu'à pousser la nourriture sur la cuiller, et c'est cette dernière qui sera portée à la bouche.
On se rend compte rapidement que l'exercice ne nous est pas naturel. On aura tendance à piquer et manger avec la fouchette, et on fera des mouvements un peu bizarroides avec la cuiller. Bien entendu, la situation est un peu différente pour les gauchers, mais cette espèce de contradicteurs patentés ne mérite pas tant d'attention (je plaisante!!!!... quoique)
Les Thaï ont alors repris à leur compte de nombreuses techniques culinaires du monde entier (cuisson à la poele, friture, curry indiens, etc...) les accomodant à leur goût et en fonction des ingrédients dont ils disposaient.
Ce fut la même chose pour les couverts. L'usage en fut détourné pour s'adapter à la tradition culinaire assez généralisée en Asie voulant que la nourriture soit servie en "petits" morceaux, ne nécessitant pas l'usage de couteaux. Sans couteau pour pousser, on a introduit la cuiller... Ensuite, la prépondérance du riz et des sauces a dû plaider pour l'utilisation de cette dernière comme instrument principal.Le fait de ne pas couper la nourriture, et notamment la viande, une fois à table est à priori lié au Bouddhisme. Il est assez difficile de trouver une réponse claire sur le sujet, notamment du fait des nombreuses écoles et pratiques du Bouddhisme qui existent. Manger de la viande est dans la plupart des cas considéré comme une nécessité, mais il est demandé de la retenue, un traitement décent des animaux et de la viande, préparée à part et pas "malmenée" dans l'assiette devant tout le monde...
Quant aux baguettes, rassurez-vous, vous aurez l'occasion de les utiliser. Les chinois ont importé celles-ci en même temps que les nouilles, avant nos couverts, et celles-ci sont encore utilisées, notamment pour les soupes.
Bientôt, je vous parlerai de la petite histoire d'un ingrédient terrible mais central à la cuisine thaï: le piment.