Après Dedalus, qui est désormais 95ème et Martine Aubry (86ème), je débute cette année, fidèle à ma tradition, avec le Portrait du mois.
Et s’il faut un centième je serai celui-là !
In nomine Rimbus
Il faut faire attention lorsqu’on écrit des portraits, parce qu’on peut être un jour, à son tour, croqué. C’est le cas de Rimbus, qui en son temps dissertait sur l’identité de Mitterrand 2007 ou sur les figures du gouvernement Fillon, et qui ouvre donc la marche pour cette année 2009.
Pour ma part, il est certain qu’il part avec un petit avantage : il est de Nîmes, et vit à Arles, deux grandes villes d’arène. D’ailleurs, c’est un camarade de Falconhill, et les amis de mes amis sont mes amis.
Laïcard de conviction, il est un anti-Koz dans l’esprit, un pur radical socialiste comme on en fait plus. Du coup, le choix du pseudo ne manque pas d’interpeller : quelle curieuse idée de prendre un pseudo en latin, langue officielle du Saint Siège !
En réalité, Rimbus est un diminutif. Car d’après mes sources, son nom est Jean-Marc Rimbaud, né le 12 septembre 1964, directeur de création dans une agence de pub, père de famille honorablement connu des services de police. La ressemblance avec l’amant de Verlaine s’arrête là, même s’il publie quelques poèmes. Ce n’est pas son fond de commerce, au Rimbus.
Car la particularité de ce blog, existant depuis mars 2007, c’est de privilégier l’image sur le texte. Rimbus a commencé à gagner sa croûte comme illustrateur, pour ne pas dire caricaturiste. La communication politique est l’un de ses axes, mais il parle aussi bien de philosophie, de publicité, d’imagerie, de peinture, de musique, que de propagande. Un blog des muses éclectique, un blog d’amuse électrique, un blog d’abuse erratique. Si je devais le rattacher à une famille, ce serait sans doute avec mon ex-Kiwipote Cratyle que je l’apparierais.
Même si pour ma part, je préfère les gens qui inventent que les gens qui dénichent, l’ami Rimbus est dans son genre une espèce de Versac de l’image. J’ai trouvé plusieurs perles iconographiques sur son blog, comme celle-ci ou celle-là.
Rambaud et les emproglios de Dati
Ne croyez pas pour autant que ses talents ne soient exercés que pour débusquer des images.
L’un des fils directeurs de ce blog, c’est son ancrage à gauche. Pendant la campagne présidentielle, Rimbus - qui a adhéré au PS en 2002, tendance Montebourgeoise/Hamon – a soutenu Ségolène Royal et produit plusieurs billets rappelant la petite taille du candidat de l’UMP. Rimbus vs Nimbus.
Rimbus aurait fait un très bon limier. Il a notamment collé à Rachida Dati en suggérant une relation avec le patron de Veolia, Proglio, et ce dès juin 2007. Il a également été fouiner dans le passé de la Garde des sceaux en ressortant son mariage forcé en 1992. Vous l’aurez compris, c’est en mitraillant Dati que Rimbus s’est, semble-t-il, fait un pseudo dans la blogosphère, ses révélations lui attirant un lectorat avide d’informations sur ces emproglios maritaux. Je n’ai d’ailleurs pas compris d’où venait son tropisme marocain qui ne s’arrête pas seulement à Rachida Dati.
On regrettera somme toute quelques billets très bordeline (« Alors c’est comme cette cachotière de Rachida Dati. Pareil, elle dissimule ses ardeurs de femelle, mais ses fréquentations avec les milieux d’affaire laissent présager du ton de ses éventuelles discussions sur l’oreiller »), qui frisent parfois l’obession, et qui contrastent avec une certaine volonté de mesure dans l’exercice de sa critique.
En conclusion, Rimbus est un inclassable. J’en suis à mon 3ème portrait, et je m’aperçois qu’aucun blog ne ressemble à son voisin. Il n’y a pas de ligne éditoriale pour l’auteur, juste quelques thématiques, un fil directeur, un esprit touche à tout. Cela suffit à faire son charme. J’espère qu’au moins j’y gagnerai un dessin !
N°47