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Eric Woerth sur Europe 1 dresse un état réaliste donc inquiétant de l'actuelle situation des finances publiques Françaises.
Hier, deux interventions méritaient d'être rapprochées et donc comparées : d'une part, celle de Steny Hoyer, chef de la majorité démocrate à la Chambre des Représentants aux Etats-Unis et d'autre part celle d'Eric Woerth, Ministre du Budget en France.
Le premier annonce près de 380 milliards de dollars de réductions fiscales au profit de la classe moyenne mettant en pratique l'analyse des économistes du FMI qui se mobilisent pour expliquer que la relance passera par la demande. Il faut donc rendre du pouvoir d'achat à la classe moyenne qui est celle qui le réinjectera le plus vite dans le circuit de la consommation.
En France, sur Europe 1, Eric Woerth a passé son temps à expliquer de fait son "impuissance" en raison du déficit budgétaire qui bat tous les records. En deux semaines, le Gouvernement a révisé ses estimations. Le déficit public en 2009 (Etat, sécurité sociale, collectivités locales) pourrait dépasser les 4 % du produit intérieur brut. Et dans ces circonstances, les décideurs politiques remettent une couche sur la pression fiscale qui pèse sur les classes moyennes. C'est le cas tout particulièrement en France avec une politique fiscale d'Etat qui exonère les plus démunis et allège les plus riches. Des collectivités locales font "comme si de rien n'était" et plutôt que de s'appliquer des remises en cause indispensables, elles s'enfoncent dans la fuite en avant par l'augmentation permanente de la pression fiscale en allant chercher "toutes les bonnes excuses possibles".
La France est en train de passer à côté des réformes douloureuses concernant le train de vie des collectivités publiques.
Elle va en payer le prix élevé avec une poussée du chômage considérable sur 2009. Il faudra attendre la relance de pays partenaires pour profiter de son sillage avec un temps de décalage. C'est un report d'autant de la perception de la première embellie.