Dix siècles d’histoire
entre vie quotidienne et patrimoine
Entre histoire, culture et vie quotidienne, les grottes de Jonas sont un joyau dont l’Auvergne a le secret. Dans les environs de Saint-Nectaire, en massif du Sancy, l’homme a façonné ici l’un des sites de la région les plus surprenants et les plus remarquables.
Les grottes de Jonas à Saint-Pierre Colamine
L'Auvergne recèle bien des surprises et des richesses insoupçonnées.
Les grottes de Jonas sont un joyau, un moment inoubliable. Entre histoire, culture et vie quotidienne, à Saint-Pierre Colamine - trois kilomètres de Besse - l'homme a façonné la roche et créé, dans une haute falaise de tuf ( pierre issue des éruptions volcaniques ) un site troglodyte : les " Grottes de Jonas ".
Dans cette pierre brute et austère, la main de l'homme a réalisé l'une des merveilles architecturales les plus surprenantes d'Auvergne.
Habitées sans doute depuis des temps anciens, comme l'attestent un autel celtique et une statue gallo-romaine, les grottes de Jonas connurent leur apogée au Moyen-âge où vivaient là, près de 600 personnes : moines, militaires, paysans...
Véritable village citadelle, elles comptaient un château, une boulangerie et une chapelle romane dédiée à Saint-Laurent et décorée de fresques murales des Xè et XIè siècles avec des ornementations réalisées par des artistes exceptionnels de l'art religieux évoquant l'histoire de l'Eglise et des Livres Saints. La justesse des scènes représentées, la simplicité des lignes, la beauté des tons et surtout l'état de conservation des fresques en font un des chefs d'oeuvres de l'art religieux en Auvergne.
Seigneur de ces lieux, Dalmas de Jaunac dont le nom s'altéra en Jonas, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en fit don en 1306 à un monastère de Clermont tout en continuant à y habiter. Quelques années plus tard, une forteresse est taillée dans la roche - un tuf volcanique friable - avec une salle pour une bombarde, une salle d'armes, un escalier à vis de sept étages et des écuries.
Pour quelles raisons ? Etait-ce pour accueillir les derniers templiers pourchassés par Philippe le Bel ou pour résister aux attaques des Anglais lors de la guerre de Cent ans ? Plusieurs explications sur son origine ont certes été avancées mais aucune n'a été vraiment convaincante. Jonas garde son mystère dans le ventre de sa falaise.