Capitale de la dentelle, point de rassemblement sur les chemins de Compostelle, ville natale de Jules Vallès, Le Puy en Velay pose ses sveltes rochers couronnés d’églises, offrant au visiteur une vue saisissante du site.
“ Dans un immense et puissant cirque fait de ballons et de coulées en plateau, Le Puy pose ses rochers surprenants et sveltes, couronnés d'églises et pareils à de saugrenus bibelots " - Maurice Barrès
Le Puy peut surprendre le visiteur qui se présente pour la première fois aux abords de la cité. En effet, les rochers sveltes qui se haussent très hauts au-dessus des toits, donnent une vision saisissante du site : le premier, prolongé par une église qui en épouse sa forme, le second s'éclipsant au profit d'une cathédrale aux lignes orientales et les deux autres, coiffés de colossales statues qui s'intègrent avec plus ou moins de bonheur, dans ce paysage. Au Puy-en-Velay, les hommes ont toujours voulu répondre à l'attente du créateur et ils l'ont parfois fait de manière naïve.
L'histoire en sait très peu au sujet des rites qui se déroulèrent au Puy avant que l'on n'en vienne y vénérer la Vierge noire et les débuts de la chrétienté relèvent ici, de la légende. La part importante qui revient aux évêques-comtes du Velay dans le développement du pélerinage à la Vierge parait en tout cas incontestable et Le Puy devint rapidement l'un des principaux points de rassemblement sur les chemins de Compostelle. Souverains et Pontifes figurèrent parmi les pélerins durant tout le Moyen-age et au nombre des faits marquants qui emplirent la cité de foules considérables, l'on retiendra deux conciles ( en 1030 et en 1181 ), la nomination de l'évêque Adhémar de Monteil à la tête de la première croisade par Urbain II en 1095 et surtout, le don de la Vierge noire par Saint-Louis, au retour de la septième croisade.
Au Puy, l'art de la dentelle aux fuseaux, est né, dit-on, en 1408 à l'occasion du renouvellement de la parure de la Vierge noire et il a grandi avec le succès du culte marial pour se transformer en une industrie florissante. La mécanisation a ensuite fait voler en éclats tout ce secteur économique mais la tradition a perduré entre les doigts agiles de quelques Ponotes enthousiastes.
La ville natale de Jules Vallès a tout de même su rester dynamique et sportive tout en revendiquant son caractère provincial sous la double influence clermontoise et stéphanoise.
La production de la lentille verte et de la verveine digestive du Velay ont contribué à sa renommée et son développement tandis que les manifestations qui aujourd'hui animent la cité ponote ( notamment les réputées fêtes Renaissance du Roi de l'Oiseau ), en font une ville qui se bouge.
On peut aborder Le Puy par la route de Langeac, après le pont romain d'Estroulhas ou se profilent les orgues d'Espaly ainsi qu'une basilique au style mal définit et un Saint-Joseph de ciment armé qui ajoute ses 22 mètres de hauteur à l'un des pitons volcaniques de la cuvette ponote. Pour celui qui arrive d'Yssingeaux, de l'autre côté du bassin, un pittoresque pont tordu permet de franchir la Borne. Apparaît alors le rocher d'Aiguilhe qui réserve toujours une émotion inoubliable lorsque, jaillissant tout droit du sol, cet obélisque de basalte pointe vers le ciel, couronné par une chapelle plus que millénaire dont les flancs épousent le roc avec une perfection étonnante.
Plus élevé et assiégé de tous côtés par la verdure envahissante, le rocher Corneille sert de piédestal à une monumentale statue de Notre-Dame-de-France. La brique rouge qui la constitue, ne laisse pas supposer un seul instant, qu'elle a été coulée avec le métal des canons pris à Sébastopol. Un escalier intérieur permet d'accéder à un belvédère dissimulé derrière la couronne dorée de la Vierge. D'ici, le point de vue permet de bien saisir comment s'est construite, organisée et développée la cité du Puy.
Le coeur de la haute ville accueille en ses murs, ceux de la cathédrale autour de laquelle les rues se font pentues. Les places adjacentes se parent de couleurs et les placettes, où siègent des fontaines, sont bordées de vieilles demeures bourgeoises à l'architecture si caractéristiques de la région. Dans la vieille ville, se dresse la tour Pannessac, vestige d'une porte d'enceinte ainsi que la maison des Cornards, dont les sculptures laissent à penser les circonstances qui prévalaient pour y être admis sous ce toit.
Entre le centre historique et la ville moderne qui prend corps et se structure autour de la place du Breuil, plusieurs édifices attirent l'attention dont l'église Saint-Laurent, près de la Borne, l'un des rares sanctuaires gothiques du Velay, qui conserve en ses murs le tombeau du chevalier Du Guesclin. Près du Dolaison ( l'autre rivière de la ville ), c'est l'église des Carmes qui vaut le détour, avec entre les deux Saint-Georges-et-Saint-Régis à l'architecture jésuite, l'hôtel de ville de facture néo-classique.
La ville basse, quant à elle, vaut par le musée Crozatier qu'elle accueille. Celui-ci présente des collections allant de la préhistoire aux artisanats régionaux en passant par tous les aspects du culte marial, de la faune locale, des beaux-arts et des inventeurs de la région. Il va sans dire que la célèbre dentelle y tient une place toute particulière et parmi des milliers d'échantillons, figurent en ce musée, les plus belles pièces qu'il soit donné de voir en France.