L'histoire
A Rome, à l'aube, quand tout le monde dort, il y a un homme qui ne dort pas. Cet homme s'appelle Giulio Andreotti. Il ne dort pas, car il doit travailler, écrire des livres, mener une vie mondaine et en dernière analyse, prier. Calme, sournois, impénétrable, Andreotti est le pouvoir en Italie depuis quatre décennies...
Mon avis
Ce film sorti le dernier jour de l'année restera donc pour moi le dernier coup de cœur cinéma de 2008. Ayant été un peu échaudé par le cinéma italien cette année (Gomorra pas aimé du tout, Caos calmo moyen, seul Ciao Stefano m'a plu), j'hésitais donc mais conseillé par plusieurs personnes j'y suis finalement allé (faute de mieux aussi en ce moment). La surprise fut donc totale. La réussite est parfaite tant sur la forme que sur le fond. Couronné du prix du jury à Cannes en mai dernier, il aurait pu aussi bien repartir avec le prix du scénario, de la mise en scène ou la palme d'or. D'entrée la mise en scène surprend par son originalité et innovation. De haute volée et faisant preuve d'une grande maestria, elle nous propose le portrait au vitriol d'un homme d'état présenté comme un grand opéra tragique. Le montage, très réussi, y est pour beaucoup. Tout le reste de la technique est au diapason, belle photo, décors, costumes et maquillage discrets donc efficaces, et une bande son d'enfer quoique parfois décalée, mais le tout fonctionne formidablement. Le scénario est en béton et comme tous les films récents traitant de faits réels, le nom des personnages résonnent familiers à nos oreilles. C'est plein d'humour, fin, intelligent, intéressant jusqu'à en être passionnant. Il va s'en dire que l'interprétation contribue aussi beaucoup : Toni Servillo est absolument époustouflant dans le rôle de Giulio Andreotti. On y croit à fond, il est totalement convaincant, totalement habité. A la fois effrayant, touchant et pathétique, un très très grand numéro d'acteur, l'un des tous meilleurs de l'année. Tout le reste du casting est forcement excellent derrière une telle locomotive, avec une petite apparition de la grande Fanny Ardant pour deux petites scènes, certes, mais magnifiques.
Il divo plus que d'être le dernier coup de cœur de 2008 en est aussi le dernier chef d'œuvre. Un film grandiose qui vous scotche au siège. Portrait magnifique d'un homme ambigu. Un vrai plaisir non dissimulé pour un film, une fois n'est pas coutume, qui nous présente une vraie joie cinématographique : de la nouveauté. Fort, puissant, magnifique, passionnant : jubilatoire !
> Cannes 2008 : prix du jury
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