A partir de lundi 5 janvier 2009, France Télévisions ne pourra plus diffuser de publicité entre 20 heures et 6 heures. La mesure avait été annoncée, à la surprise générale, il y a tout juste un an, par le président de la République, Nicolas Sarkozy. Pour inaugurer ses nouvelles soirées sans publicité, France Télévisions a avancé la pendule de ses programmes d'un quart d'heure. Finis les tunnels de publicités et d'autopromotions : les prime times de France 2 et France 3 démarreront désormais à 20 h 35 et non plus à 20 h 50.
Numéro un de la télévision payante, Canal+ a choisi, comme TF1, de ne pas bouger. “Toute la question est de savoir si les gens vont modifier leurs modes de vie”, analyse le directeur général de Canal+. Dans un premier temps, Canal+ “va attendre de voir si les gens bougent”. Mais rien ne dit que la démarche de France Télévisions fasse école.Les acteurs de la TNT n'ont pas encore arbitré entre TF1 et France Télévisions. A l'image de TMC, elles ont “un tout petit peu avancé leur prime time en attendant que les choses se mettent en place”. Désormais, à TMC, Direct8, NRJ12 et W9, la soirée de la TNT commence à 20 h 40.
Annoncée il y a un an par M. Sarkozy, la suppression de la publicité sur France Télévisions a suscité - et continue de susciter - de vives polémiques. Les partisans de cette réforme se réjouissent qu'enfin “chaînes privées riment avec argent privé et télévisions publiques avec fonds publics”. Les opposants dénoncent les cadeaux faits aux chaînes privées, notamment à TF1. Ils disent leurs craintes pour la pérennité du financement et l'indépendance future de France Télévisions.
Pour ce premier exercice, le manque à gagner des chaînes publiques, estimé à 450 millions d'euros, devrait être compensé à l'euro près. Mais l'avenir n'est pas garanti. L'Etat mettra la main à la poche. En contrepartie, il choisira les futurs présidents de France Télévisions. Conformément au voeu de M. Sarkozy, les prochains PDG des chaînes publiques seront directement nommés en conseil des ministres. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) n'aura plus qu'un avis consultatif. Pour certains, cette procédure renvoie France Télévisions aux heures grises de l'ORTF. Le projet de loi crée aussi une unique société nationale de programmes. Une menace, selon les syndicats des chaînes publiques, qui redoutent un plan social. Voire un démantèlement de France Télévisions.