On en sait un peu plus sur la dramatique perfusion de produit mal acheminé et cause de la mort d'un enfant de trois ans. L'Assistance publique hôpitaux de Paris a même demandé au juge d'Instruction de la mettre en examen en tant que personne morale pour alléger le fardeau de l'infirmière interdite provisoirement d'exercice de son métier mais mise en examen pour homicide involontaire. Jamais le flacon qu'elle a utilisé n'aurait dû se trouver où elle l'a pris !
La santé prime tout. La France a longtemps été citée en exemple dans le monde pour sa sécurité sociale et médicale, la Couverture maladie universelle, la liberté d'exercice des médecins, la possibilité d'être soigné immédiatement sur le territoire quels que soient sa situation financière ou son statut social. Certains ont voulu réduire ces droits qu'on croyait acquis et, progressivement, par des restrictions budgétaires, des fermetures d'établissements, des centralisations géographiques dans des établissements de référence, le système de santé est devenu moins performant car moins proche donc moins immédiat. Ne cherchons pas ailleurs la saturation des services d'urgence.
La « promenade » d'une durée six heures en ambulance SAMU de cet homme de 57 ans, malade cardiaque, qui a trouvé le service lui convenant (1) pour y mourir peu après est inconcevable en France en 2008. Un procureur de la République a même publié un communiqué pour affirmer que de toutes les façons, « le patient n'aurait sans doute pas pu être sauvé compte tenu de la gravité de son attaque cardiaque. » Il est justement demandé aux médecins de faire l'impossible pour éviter que ce que l'on considère comme…impossible se produise. Tous les jours les chercheurs, les chirurgiens, les médecins trouvent des solutions pour sauver des vies. Rien n'est écrit à l'avance.
Heureusement des voix s'élèvent contre le fatalisme. Des voix s'élèvent pour empêcher qu'on condamne les lampistes. Des voix s'élèvent pour que la santé soit réellement une priorité permanente et nationale. Le cancer, le SIDA, les myopathies, les maladies cardio-vasculaires…toutes les maladies, des plus graves aux plus anodines même si l'on sait bien qu'il n'en existe pas sans aucun risque pour l'homme, doivent être combattues sur la durée avec les moyens nécessaires.
La santé n'a pas de prix, dit-on, mais elle a un coût. Notre société doit accepter de financer autant que de besoin ce premier impératif national. Le paquet fiscal a permis de distribuer 15 milliards d'euros aux plus riches de ce pays, le bouclier fiscal a permis aux plus nantis de ce pays d'éviter de payer l'impôt à juste part. Sarkozy-Fillon doivent comprendre que notre société n'acceptera pas longtemps qu'on dilapide l'un de ses biens les plus précieux : le droit à la santé pour tous et toutes !
(1) Les médecins du SAMU transportant le malade cardiaque ont contacté 21 hôpitaux de la région parisienne avant de trouver un place dans un service de réanimation.