Dans les zones laissées vides par le démantèlement du Mur, ainsi que dans le no man’s land qui bordait celui-ci, les constructions vont bon train mais ne sont pas achevées : l’histoire n’est pas si vieille (on fêtera le 20e anniversaire de la chute du Mur en novembre prochain), et tout cela est assez onéreux. Cet aspect financier des choses ne doit d’ailleurs pas être négligé : les finances de la ville de Berlin se remettent lentement de l’aventure de la réunification, qui a eu deux conséquences sur l’ex-Berlin Ouest, et par voie de conséquence, sur l’ensemble de la ville : d’une part les Allemands de l’Ouest vivant à Berlin touchait une “prime d’expatriation”, qui n’a plus lieu d’être depuis la disparition de la RDA, d’où une baisse sensible du pouvoir d’achat et de la capacité à payer des impôts locaux ; d’autre part la municipalité de Berlin-Ouest bénéficiait pour une large part de ses fonds de subsides venant directement de l’Etat fédéral, ce qui là encore a logiquement disparu lors de la réunification. La municipalité s’est donc retrouvée avec des espaces délaissés, qu’il faut d’une manière ou d’une autre aménager. Cet aménagement peut d’ailleurs être largement confié à des investisseurs privés, comme pour le secteur de Potsdammer Platz, où le groupe Sony a ainsi construit son propre building.
Du haut d’une tour essentiellement occupée par des cabinets d’avocats, on se rend compte que les espaces vides sont encore relativement importants. Vu du sol, ce secteur de Potsdammer Platz semble uniforme et moderne, alors que, vu d’en haut, on s’aperçoit qu’entre deux immeubles flambant neuf a été installée une fausse façade en trompe-l’œil :
Dans ce secteur-là passait le mur, c’était une zone désolée qui reprend vie, mais il faut un temps pour tout. En contournant le pâté d’immeubles, on découvre l’autre réalité de la ville :
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