Il y a soixante ans les horreurs commises pendant la Seconde Guerre mondiale ont conduit la communauté internationale à proclamer, par-delà les clivages géopolitiques, que les " actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité " ne devraient plus jamais se reproduire. La Déclaration des droits de l'homme du 10 décembre 1948 était voulue " universelle " ; à cette universalité devait répondre le projet d'une justice internationale annoncée dans la Convention contre le génocide, adoptée la veille au Palais de Chaillot (...)
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La Coalition française est membre de la Coalition internationale pour la Cour pénale internationale qui fédère plus de 2000 ONG.
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Au cours des soixante années écoulées, le pire s'est pourtant renouvelé. Génocides, massacres ou violences à grande échelle se sont reproduits, sur tous les continents, sous le regard d'une opinion internationale parfois attentiste, parfois mobilisée aussi.
Mais une justice pénale internationale s'est progressivement mise en place et, avec elle, les choses ont changé. Au Cambodge, un tribunal commence à juger les Khmers rouges. Augusto Pinochet, mort avant d'être jugé, a subi l'arrestation et les poursuites. Slobodan Milosevic, qui fit couler le sang dans les Balkans, dut en répondre devant ses juges. Charles Taylor, qui sema la terreur au Liberia, est aujourd'hui emprisonné et comparaît à La Haye. Omar El Bechir, accusé pour le Darfour, trouve aujourd'hui la justice internationale sur son chemin. Les auteurs du génocide rwandais sont poursuivis et incarcérés non seulement par la justice internationale mais aussi par les tribunaux de tous les continents, où qu'ils se réfugient.
La création d'une Cour pénale internationale (CPI), à laquelle la France a participé, ne doit pas être un prétexte pour ralentir ce mouvement. Au contraire la CPI a besoin de l'aide des tribunaux de tous les pays car elle serait impuissante à juger tous les responsables. Son Statut le prévoit en toutes lettres : " Il est du devoir de chaque Etat de soumettre à sa juridiction criminelle les responsables de crimes internationaux ". Sur ce point, la France est en défaut. La loi donnant cette compétence aux tribunaux français, attendue depuis dix ans, n'a toujours pas été votée. Elle devrait l'être début 2009 à l'Assemblée Nationale.
Aujourd'hui la France célèbre les droits de l'homme : c'est bien. Agir pour une justice internationale efficace serait mieux !
Nous demandons au Président de la République, au gouvernement et au parlement de tenir les promesses faites il y a soixante ans. La compétence universelle des tribunaux français existe déjà pour les crimes de torture et pour ceux commis en ex-Yougoslavie et au Rwanda. Elle doit être étendue, dans les mêmes conditions, à tous les crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, sans limitations géographiques.
Premiers signataires :Anne Cécile Antoni, Présidente de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture ; Vincent Asselineau, avocat ; Xavier Aurey, doctorant allocataire de recherche CRDH à l'Université Paris II ; Patrick Baudouin, avocat, Président d'honneur de la FIDH ; Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH ; Antoine Bernard, Directeur de la FIDH ; Jean-Marie Biju-Duval, avocat ; William Bourdon, avocat, Président de Sherpa ; Délou Bouvier, Syndicat de la magistrature ; Sylvie Bukhari-de Pontual, avocat, Présidente de la FIACAT ; Olivier Bureth, avocat, Président de la FNUJA ; Jean-Pierre Cabouat, ancien ambassadeur ; Arnaud Chiffaudel, chercheur physicien ; Claudine Chiffaudel, ancien président fondateur du Comité d'aide aux réfugiés ; Robert Créange, secrétaire général de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes ; Sharon Courtoux, Vice-Présidente de Survie ; Jean-Philippe Dedieu, Coordinateur de la Coalition française pour la Cour pénale internationale ; Marie-Laure Dénès, Secrétaire générale de Justice et Paix-France ; Anne Desmarest, conseillère juridique droits de l'homme et droit international humanitaire ; Nelly Devouèze, Responsable de la Commission Juridique d'Amnesty International France ; Jean-Pierre Dubois, Président de la Ligue des droits de l'homme et du citoyen ; Simon Foreman, Président de la Coalition française pour la Cour pénale internationale ; Geneviève Garrigos, Présidente d'Amnesty International France ; Marjane Ghaem, juriste ; Tiennot Grumbach, avocat honoraire, ancien Bâtonnier de Versailles ; Gisèle Halimi, avocate au Barreau de Paris, ancienne ambassadrice de France à l'UNESCO ; Christian Hernandez, artisan taxi ; Johan Hernandez, professeur des écoles ; Paul Hernandez, professeur des écoles ; Véronique Hernandez, assistante juridique ; Paul-Albert Iweins, Président du Conseil National des Barreaux, Président d'honneur du Barreau Pénal International ; Karim Lahidji, Président de la Ligue de Défense des Droits de l'Homme en Iran (LDDHI), Vice-président de la FIDH ; Henri Leclerc, avocat, Président d'honneur de la LDH ; Renée Le Mignot, membre du collège de la présidence du MRAP ; Danièle Lochak, professeur à l'université Paris X Nanterre ; Oriane Maillet, responsable communication de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale ; Jean-Bernard Marie, Directeur de Recherche au CNRS et ancien secrétaire général de l'Institut International des Droits de l'Homme de Strasbourg (Institut René Cassin) ; Jean-Luc Martin ; Christian Masson, retraité ; Christian Mellon, ancien secrétaire de Justice et Paix France ; Philippe Muller, médecin, membre de l'ACAT-France ; Antoine Sondag, prêtre, ancien secrétaire de la Commission Justice et Paix, ancien président d'" Article 1er " ; Anne Souléliac, avocat ; Daniel Soulez Larivière, avocat ; Catherine Teitgen-Colly, professeur à l'Université Paris I ; Elise Tillet Dagousset, juriste ; Assane Timbo, comédien et metteur en scène ; Awa Timbo, artiste musicienne ; Michel Tubiana, avocat, Président d'honneur de la LDH ; Maurice Voutey, Président délégué de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes.
Premières organisations signataires :Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture ; Amnesty International France ; Association Primo Levi ; Avocats sans Frontières - France ; Comité d'aide aux réfugiés ; Fédération Internationale de l'ACAT ; Fédération Internationale des Ligues des droits de l'homme ; Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes ; Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats ; Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen ; Ligue de Défense des Droits de l'Homme en Iran ; Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples ; Sherpa ; Survie ; Syndicat de la magistrature.
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