J’ai rejoint dernièrement le club des golfeuses célibataires et avec les messages de soutien que je reçois, je peux dire que les golfeuses ont un appétit sans nom de la vie et sont prêtes à rebondir avec des résolutions de championne. Je me suis rendue compte que même si la chute est brutale, la golfeuse applique son savoir-vivre du parcours à sa vie. C’est vrai, pourquoi on aime ce sport ? On peut y aller pour simple plaisir ou pour se dépasser. Extase du coup réussi ou victoire sur l’impossible, tout est permis. On voit chaque coup comme une avancée, chaque trou comme un objectif, les parcours se suivent et ne se ressemblent pas. Un mauvais coup nous met une pénalité ou un « adieu jolie balle chérie », ce n’est pas grave, on a de la réserve, on déclare la nouvelle, on encaisse la pénalité et allons droit vers le drapeau qui bat pavillon. L’hymne s’appelle bien la Marseillaise, mettons de la nana et du soleil dans nos combats. Un nouveau trou, une nouvelle année, une nouvelle vie, une nouvelle coupe pour le printemps, un nouveau numéro dans le répertoire, la vie est une succession gourmande d’imprévus et de nouveautés. Faîtes place, on refuse le jeu lent, nous on profite de nos vies, pas d’autorisation ni de mandat pour des contrats, des bébés, des clients, des maisons, des par et des vacances, le nouveau millénaire est dit féminin. Il y a des moments où le ciel est lourd, le cœur gros, point manqué de si peu, le birdie s’est envolé, est-on vraiment si ridicule avec ce pantalon rayé ? Non, même avec mon cynisme à la Desproges où je me dis que la vie est un long enfer dont j’agrémente le quotidien (je suis sûre que cette phrase doit exister ante mon existence), eh bien, dansons avec les petits satans, mettons le feu aux idées reçues et fonçons vers le score démoniaque. Pas la peine de pleurer sur son sort, les obstacles ne sont que des futilités ! On accepte de faire des kilomètres en long et en large (sur parcours, en France, dans le monde), on repêche notre estime que les fiers plombent dans les plans d’eau, on adore les bunkers pour éviter les tirs de missile et on balance sur les obstacles amovibles (elle n’avait pas qu’à se trouver là cette salope de feuille). No soucy, dans le club des super golfeuses, on gère, on s’amuse , on pleure (de joie) et on rit comme si on avait l’âge de Candy. On trouvera un autre capucin pour devenir le partenaire de nos nouveaux jeux, il appréciera notre esprit dans la stratégie du parcours, notre patience devant l’insolence, notre combativité face à l’adversité mais surtout nos approches audacieuses, nos talents insoupçonnés pour réveiller l’eagle qui sommeille chez le golfeur. Pour toutes les Brigitte, Natacha, Cécile, Meryem, Myriam, Guilène, Céline, c’est à nous de jouer les filles !