Il existe philosophiquement plusieurs approches de la vérité. D’après la morale kantienne, tout mensonge est un mal et il est indéfendable. Quel que soit le prix de la vérité, elle est toujours préférable au mensonge. D’autres individus n’attachent aucun prix à la vérité. Ils sont capables de mentir sans le moindre scrupule quelle que soit la personne ou le moment. Cette position me semble assez peu défendable. Quel prix accorder à la parole si elle n’est jamais tenue ? Quelle confiance peut-on avoir dans ce type de personne ? Pour autant, la morale kantienne peut être tout aussi contestable. Il y a de nombreuses situations où il est impossible de dire la vérité sous sa forme la plus pure. Cette vérité pourra blesser, tuer ou détruire. Charles Péguy disait que “le kantisme a les mains pures, mais il n’a pas de mains”. Je dirais pour ma part qu’il a les mains sanglantes. Il faut parfois mentir à un enfant pour ne pas le décourager ou le rassurer. On peut mentir à un malade pour encourager sa guérison. Pour ma part, j’évalue le mensonge non pas sur sa morale intrinsèque mais ses conséquences. S’il permet d’éviter un mal, alors c’est un bien. S’il peut amener un bien, alors ce n’est pas un mal.
Observons maintenant la cruelle vérité à l’œuvre pour ceux qui ne seraient pas convaincus.