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Il y a quelques jours, le président du Conseil italien faisait preuve d'une grande lucidité en répondant à à des jeunes en difficulté accueillis par une organisation caritative : "Devant moi, j'ai une année terrible". Citant l'aggravation de la crise mondiale et les élections européennes, Silvio Berlusconi ne croit pas si bien dire. Effectivement, l'année 2009 sera difficile. Lors de ses voeux enregistrés le 31 décembre, Nicolas Sarkozy a rejoins le constat. malgré son autosatisfaction presque gênante, le Monarque a prévenu, pour ceux qui l'ignoraient encore, que l'année 2009 sera rude. Les pouvoirs en place sont inquiets En France, les proches du président Sarkozy confient depuis des semaines aux "journalistes de confiance" que Nicolas Sarkozy a également conscience des difficultés à venir : crise sociale, jeunesse en ébullition, promesses non tenues, récession économique, tensions internationales, les motifs d'inquiétude ne manquent pas. Le Monarque aurait été impressionné par l'embrasement grec, et craint la contagion en France. Il surveille le front social. "l'Elysée redoute une propagation des violences sur le modèle grec" rapportait l'Express, "Plusieurs conversations, les 13 et 14 décembre, avec Nicolas Sarkozy ont convaincu le ministre, en visite officielle en Israël, de l'importance de la protestation naissante." Dans ses voeux "enregistrés", mercredi 31 décembre, le président français a voulu se montrer serein et volontariste, mais le risque d'embrasement est là. La stupide tradition de l'incendie de voitures lors de la nuit de la Saint Sylvestre a joué à plein : un quart de véhicules incendiés de plus que l'an dernier, "d'après la police." Le sarkophile Claude Imbert, patron du Point, louait le volontarisme du Monarque : "A l'intérieur, je me réjouis, quant à moi, de voir confirmées les réformes trop harcelées de l'audiovisuel et du travail dominical. Les 35 heures, non démantelées mais contournées, les régimes de retraite, la durée du travail, le service minimum, une politique d'intégration peu à peu cohérente, la réforme constitutionnelle, celle des armées complètent, avec des fortunes diverses, l'ingrat remue-ménage imposé aux corporatismes judiciaire et enseignant. Les couacs, très audibles depuis que le concert gouvernemental se donne en plein air, ne devraient pas nous rendre sourds à une tonalité retrouvée : celle de la volonté."Dans ses vœux jeudi 1er janvier, il reconnaissait le risque d'embrasement: "Que la crise et ses détresses sociales ne soumettent pas la nation aux folies de la rue" Ses confrères sont plus inquiets : Alexis Brezet, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, assurait la semaine dernière que "l'année qui vient sera douloureuse pour l'économie en général et pour l'économie française en particulier". Le non moins sarkophile Christophe Barbier, pour l'Express, devient lyrique pour exprimer ses craintes: "Face à la crise, les citoyens doivent suivre le précepte de La Marseillaise et former des bataillons; s'ils s'adonnent aux divisions, la seule guerre qu'ils pourront mener sera civile." Christophe Barbier a raison de souligner que la "rupture" sarkozyste a consisté à cliver le pays. La crise morale n'a pas débuté Le moral des ménages est très bas, et les fêtes de fin d'année ont été comme un "baroud d'honneur" de la consommation, d'après certains économistes, avant que la crise ne modifie les habitudes. Il y a peu d'études objectives sur le moral général des Français, leur niveau de "mal-être" ou d'exaspération sociale. Certains résultats paraissent même contradictoires. Le 19 décembre dernier, l'institut TNS Sofres a publié les résultats de son sondage européen semestriel, réalisé du 6 octobre au 6 novembre 2008 auprès de 30 000 personnes représentant 453 millions d'habitants (Union Européenne, Turquie, Croatie, Macédoine et Chypre côté turc). Les Danois et les Hollandais paraissent les plus optimistes, les Français se situant clairement dans le camp des pessimistes, tant sur la situa