Annoncé à grand renforts médiatiques comme "l'affiche" de la 14ème journée du Top14, le Toulouse - Montpellier d'aujourd'hui a permis de constater qu'il y a un large fossé entre les ambitions Héraultaises et la réalité de la domination toulousaine.
Même si les coéquipiers de Louis Picamoles ont livré un match engagé et volontaire, la maîtrise des rouge-et-noir n'a jamais été prise en défaut. Avec un Byron Kelleher de gala (2 essais) et une ligne de trois-quart très ingambe, le Stade a déroulé tranquillement son rugby. Bon, évidemment, Guy Novès ne s'est pas montré très satisfait, notamment en première mi-temps au cours de laquelle il a peu goûté les velléités individualistes de ses hommes. Mais c'est bien parce qu'il aime chipoter...
Côté Montpellier, on sent bien toute l'importance que prennent les quatres jeunes internationaux dans le dispostif offensif comme défensif. Autour de Louis Picamoles, muselé cet après-midi, le vibrionnant Fulgence Ouedraogo a démontré qu'il avait son mot à dire dans le registre "gratteur harceleur". Julien Tomas et François Trinh-Duc ont également, par instant, fait parler la poudre. Enfin, le "golgoth" Mamuka Gorgodze, a une fois de plus impressionné, mais ce fut largement insuffisant pour faire trembler les Toulousain. Résultat, un cinglant - et symbolique 34 à zéro (heureusement que Montpellier n'est pas situé dans le Val-de-Marne).
Les joueurs Toulousains ont visiblement digéré le foie gras et la dinde, et s'ils ne croient plus au Père Noël, ils peuvent espérer un beau cadeau en juin prochain s'ils continuent sur leur lancée...
Quelques mots sur les autres matches, en attendant le très intéressant Brive - Perpignan.
On a le sentiment, après six des sept matches de la journée, que les choses "rentrent dans l'ordre" : Toulouse, on l'a écrit, mais aussi Paris et Clermont ont fait péter les galons : leurs adversaires respectifs (Dax et Toulon) ont encaissé une série d'essais (et de drops) impressionnante. Même si les Landais et les Varois n'avaient sans doute pas programmé ces matches parmi leurs priorités, nul doute que ces défaites vont laisser des traces. Et paradoxalement, on a le sentiment que les 56 points encaissés par Dax à Paris leur ont fait moins de mal que les 32 pris par le RCT à Clermont.
L'écart se resserre donc en bas de classement, puisque les quatre derniers se tiennent en cinq points. Malgré son match nul à Bayonne, Castres n'est pas tiré d'affaire. Et que dire de Biarritz, défait d'un point à Bourgoin ? Dimitri Yachivili a encore connu des ratés dans l'exercice du tir de pénalité. Et notamment sur celle de la gagne, à la dernière seconde du match. Pas vraiment l'idéal pour retrouver la confiance.
Au final, et
quoiqu'il advienne du match entre Brive et l'USAP, on constate que
les condamnés de la première heure, Dax et Mont-de-Marsan, sont
aujourd'hui très loin d'être relégués en ProD2. La faute aux
promesses non tenues par des effectifs plus brillants sur le papier
que sur le pré : Toulon, Castres et Biarritz animent bien malgré
eux le bas du classement. Tant mieux pour le suspens et pour une
certaine idée du rugby, qui veut que l'argent ne fasse pas -
toujours - le bonheur...