Présentation de l'éditeur
Vous êtes en train de lire une quatrième de couverture. Ça s'appelle comme ça. Mes éditeurs, qui s'y connaissent un peu en marketing du livre m'ont dit que, dans l'idéal, ça devait être un texte accrocheur un peu putassier, genre aguicheur mais pas vulgaire, un texte qui vous donne envie de lire le livre. Alors je m'y suis collé. Zéro idée. Je pourrais vous dire : " Salut, je suis Ron, je suis infirmier, je parle de mes patients, voilà. Oh, le truc qui s'annonce soporifique ! " Jamais vous n'achèteriez ça, non ? Je pourrais vous dire : " Bonjour, je suis Ron, je suis infirmier et j'écris pour survivre car, mon métier, c'est la souffrance et la plume de mon angoisse, elle frémit sur la page de mon livre cathartique. " Quelle rigolade ! Jamais vous ne liriez ça, non ? Remarque, le mec qui se la joue " auteur maudit "... Il a toujours un public pour ça. C'est un créneau. A creuser. J'aurais aussi pu vous dire : " Bonjour, je suis Ron, j'ai des histoires incroyables à vous raconter. Du sexe, du vrai sexe, avec des vrais gens. Des morts, de l'adrénaline, des rapports humains, une incroyable aventure. " Oui, je pourrais dire ça. Mais bon, ça a déjà été fait mille fois, non ? Et puis, là, vous voulez un bon livre, pas un roman de gare... Vous allez voir, on a plein de choses à se dire, vous et moi. Plein.
Effectivement, l'éditeur (j'allais ajouter "pour une fois", mais c'est faire montre de mauvais esprit...) ne nous raconte pas de carabistouilles, et j'ai pris un plaisir immense à lire ces fameuses nouvelles de Ron l'infirmier, que je connaissais déjà un peu à travers son blog. Sans jamais tomber dans le sordide ou le voyeurisme avec, toujours, une touche d'humour, une vraie franchise et une immense humanité, Ron l'infirmier nous promène au gré des hôpitaux, maisons de repos, asiles ou hospices dans lesquels il a travaillé, et nous présente ses patients. Quel que soit leur problème de santé, quel que soit leur état de moral, ou leur état psychique, qu'ils soient jeunes, vieux, valides ou au seuil de la mort, qu'ils soient doux et calmes ou violents et révoltés, Ron aime les gens qu'il soigne. Il aime son métier, qu'il regarde pourtant avec un oeil réaliste, et même critique. Il est parfois au bord du découragement face à la bureaucratie, à la bêtise des procédures ou des gens, à leur méchanceté ou à leur paresse. Mais il aime les ambiances feutrées des couloirs d'hôpitaux, il aime le stress des accueils d'urgence, il aime les hommes et les femmes qu'il tente de soigner tant bien que mal, même contre leur volonté. Il les aime mais garde son franc-parler, sa liberté d'expression, son indépendance et sa fierté. Bref, il les traite comme tous devraient être traités, comme des personnes à part entière, même si elles sont diminuées par la maladie.
Ce petit livre est donc autant un témoignage d'une véritable vocation dans le milieu hospitalier qu'un condensé d'humour et de dérision, condition sine qua non pour supporter, j'imagine, ce dur métier et la confrontation quotidienne avec la maladie et la mort. A lire, autant pour rire que pour s'informer, pour se détendre que pour entrer par la petite porte, auprès des petites gens dans cet univers médical assez méconnu (et tant mieux pour nous tous, je pense !). Une belle leçon de vie et d'optimisme pour commencer l'année !
Le site de l’auteur , allez y faire un tour, on y trouve ses posts, des réflexions, des vidéos, très complet et intéressant, d'autant plus qu'il a l'air diablement sympathique.
Florinette et Daniel Fattore ont beaucoup aimé. Joli article de Miss Alfie, découverte pour l'occasion !