C’est le cas avec l’intrigue de l’addiction de Dexter. J’étais encore mort de rire durant le résumé du début avec cette pauvre Rita complètement à l’ouest demandant à Dexter s’il était un drogué. Subtilement il répondait ” oui, j’ai une addiction ” et on jouera toute l’intrigue sur cette nuance. Dexter est un drogué mais un drogué du meurtre, une addiction bien plus inavouable encore. Et son monologue à propos du passager sombre qui l’accompagne est à ce titre très éloquent. Il se soulage d’un poids, il peut enfin parler de ce qu’il ressent, les gens présents le comprennent sans réellement comprendre de quoi il parle. C’est tout simplement brillant. Michael C. Hall nous offre à nouveau une prestation quatre étoiles et son personnage se met clairement en danger car un jour où l’autre il pourrait finir par trop se livrer et dire le mot qu’il ne faut pas. Cela entre parfaitement dans l’optique cette saison 2 où l’on plonge davantage dans la psychologie du personnage qui est de plus en plus sur la brèche et menacé de toute part. Cerise sur le gâteau, ces réunions qui étaient un poids pour Dexter deviennent la solution à son problème avec Doakes. Celui ci découvre son faux problème et il décide de le laisser tranquille. Persuadé de l’avoir percé à jour. Rita est elle, prise à son propre jeu car elle a poussé Dexter à participer à ces réunions et elle finit par le regretter quand elle aperçoit Lila, la marraine de Dexter dans ce programme. Les scènes de réunion m’ont également fait penser à Fight club. On a le même type de réunion d’addict, un femme mystérieuse envoûtante et la voix off sarcastique du héros. J’ai revu ce film il n’y a pas très longtemps donc ça m’a vraiment frappé mais j’ai adoré car c’est ma partie préférée du film de David Fincher.
Lundy le super flic du FBI s’humanise également et n’est plus la machine présentée dans l’épisode précédent. J’ai adoré sa manière de pousser Debra afin qu’elle avance et mette derrière elle son histoire avec le tueur de glace. Cette nouvelle enquête pourrait être utilisée comme une catharsis pour elle afin de lui permettre de guérir de ses blessures. Mais le risque est bien plus grand car si maintenant elle découvre que son frère est également un tueur en série, elle risque de devenir complètement folle. Debra reprend déjà ses bonnes habitudes car en éternelle première de la classe elle trouve un premier indice concernant le profil du boucher de Bay harbor. Deux possibles victimes ayant un cassier judiciaire. Mine de rien c’est une avancée énorme et un peu trop rapide. Debra interroge deux, trois parents de personnes disparues et elle en arrive déjà à cette conclusion. Le face à face entre Lundy et Dexter est aussi un régal car comme on est placé du côté de Dexter, on peut davantage savourer le jeu psychologique que se livre à distance le tueur et son chasseur. On remet également en perspective les actions de Dexter. Même s’il tue les méchants, cela n’en reste pas moins punissable par la loi, ça n’en est pas moins répréhensible.
Esmee devient de plus en plus exaspérante avec ses histoires personnelles. Son supérieur le remarque lui aussi et propose carrément à Laguerta de lui donner un motif pour la virer et la remettre elle en place. De façon surprenante mais intelligente, Maria ne rentre pas dans ce petit jeu et continue de soutenir sa supérieure. Mais jusqu’à quand ? Autant voir Esmee rester encore un peu comme cela quand elle se cassera la figure ce sera de sa propre faute et ça permettra à Laguerta de revenir par la grande porte sans rien avoir à se reprocher. Maligne et vicieuse je trouve.
Le meurtre du jour joue également un rôle important dans la psychologie de Dexter. De 1) il reprend ses petites habitudes après sa défaillance des épisodes précédents et de 2) il se retrouve à nouveau en position d’admiration face à sa victime excellant dans l’art du mensonge. Une intrigue indépendante certes, mais qui s’insère bien dans l’ensemble des autres histoires et qui permet de lui donner un rythme avec les diverses visites de Dexter chez le concessionnaire de voiture où il achète même un break. Un détail qui pourrait avoir son importance car il a cette fois laissé une trace, celle de son achat ne passant pas inaperçu au commissariat.
Bilan : Après deux premiers épisodes servant de conclusion à la saison précédente, on entre de plein pied dans cette seconde saison de Dexter et je suis loin d’être déçu. La série est toujours aussi fascinante, Dexter se fait de plus en plus complexe et torturé. Et l’intrigue fil rouge promet un joli jeu de cache-cache entre les deux Morgan. Nul doute, Dexter nous réserve encore son lot de surprise et j’en salive d’avance.