... Une semaine jour pour jour après le début du conflit, l'aviation israélienne continue samedi à pilonner la bande de Gaza...
"Si vous commettez la stupidité de lancer une offensive terrestre, un destin sombre vous attendra à Gaza. Ce sera là votre malédiction, la colère de Dieu tombera sur vous", a ajouté Khaled Mechaal, chef du Hamas qui vit en exil à Damas.
Jésus sur la croix ne s'était-il pas lui-même posé la question: ""mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez- vous abandonné ?"
Non, c'est simplement le dieu du plus fort qui avait gagné.
Mais - ne vous a t-on pas dit que l'esprit transcende la matière? C'est l'amour particulier, universel qui transporte l'homme au dessus de lui-même, l'amour qui lui fait accepter parfois le sacrifice de sa vie.
"parrrrroles, parrrroles, parrrroles" chuchotait Dalida l'égyptienne du plus profond de son cœur et qui en émut plus d'un dans nos civilisations "libres".
L'Amour fait partie des valeurs éternelles qui ont fait la gloire des générations précédentes et grâce auxquelles nous avons abouti à la civilisation industrielle, aux tortures, aux guerres d'extermination, à la déstructuration de la biosphère, à la robotisation de l'homme et aux grands ensembles.
Ce ne sont pas les jeunes générations qui peuvent être rendues responsables, elles n'étaient pas là pour la façonner. Elles ne savent plus ce qu'est travail, patrie, famille... Elles risquent même, ces jeunes générations de détruire ces hiérarchies, si indispensables à la récompense du mérite, à la création de l'élite.
L'élite,ces penseurs profonds qui peuplent nos librairies de leurs écrits aux accents si "authentiques" de la grandeur, de la solitude et de l'humanité souffrante ... la condition humaine....
Retournons aux valeurs qui ont fait le bonheur des générations passées sans quoi nous risquons de perdre des élites sans lesquelles aucune société ne peut espérer arriver où nous en sommes !
Ce qui serait dommage n'est-ce pas? Qui attribuera les crédits, la plus-value, l'emploi, dirigera "humainement" les entreprises, les banques, qui tiendra dans ses mains les leviers de l'État, ceux du commerce et de l'industrie, qui sera capable de perpétuer le monde moderne, tel qu'eux-même l'ont fait ?
Que cette jeunesse qui profite du monde idéal tout en le récusant, se mette au travail afin d'assurer son avenir promotionnel, l'expansion économique, qui est le plus sûr moyen d'assurer le bonheur de l'homme.
La violence, la rébellion n'a jamais conduit à rien, si ce n'est aux guerres civiles, à la terreur, la révolution, les droits de l'homme et du citoyen...
Certes, il y a des bombes à billes, au napalm, les défoliants, les cadences infernales dans les usines, les apparitions musclées... mais tout cela n'existe, sans doute, que pour faire apprécier le monde libre à ceux qui ne savent pas ce qu'est la liberté et la civilisation judéo-chrétienne.
Conservons la vie (si, si) ce bien suprême, pénalisons l'avortement, la contraception, la pornographie (car ce n'est pas l'érotisme comme chacun sait) et favorisons au nom de la patrie, les industries d'armement, la vente à l'étranger des tanks et des avions de combats, qui n'ont jamais fait de mal à personne puisque ce sont les militaires qui les utilisent. Oups...
Si parfois des bombes tuent des hommes, des femmes, des enfants, ces pauvres innocents de la curette et de l'aspirateur ne sauront jamais rien des joies qu'ils ont perdues et du bonheur d'être parmi nous - ils ont, en outre, déjà pu goûter aux joies familiales et humaines...
Nous ne saurons pas non plus si parmi eux il ne s'en serait pas trouvé un qui aurait pu devenir président de la république ?
Vous savez bien que la douleur élève l'homme et que nul ne se connait tant qu'il n'a pas souffert.
Conservons des idéaux d'Amour, de Probité, d'Honneur, qui nous permettent de rester à notre "juste" place et seuls capables de faire progresser une humanité souffrante.
Et oui, tous pourris, vendus, il n'existe ni amour, ni altruisme, ni liberté, ni mérite, ni responsabilité, tout cela est une chienlit pour permettre l'établissement des dominances.
Croyez-vous qu'en réalité ils (nos élites méritantes) sont tous bons, généreux, conciliants, tolérants, humbles, acceptant la dominance quand elle s'offre à eux comme un fardeau qu'ils n'ont pas chercher à conquérir? Sont-ils à ce point inconscients de leurs de leurs motivations réelles et de leur médiocrité sentimentale ?
Peut-être, après tout, que leur dominance ils ne la doivent qu'à leur qualités exceptionnelles et qu'elles leur est donnée par surcroît ? On peut se demander même s'ils savent en profiter ?
... J'ai compris que ce que l'on nomme amour pouvait n'être que le cri du prisonnier qu'on emmène au supplice, conscient de l'absurdité de son innocence, ce cri désespéré, appelant l'autre à l'aide et auquel aucun écho ne répond jamais. Le cri du Christ en croix: "Eli, Eli, lamma sabacthanctni".
"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"
Il n'y avait là, pour lui répondre que le Dieu de l'élite et du sanhédrin. Le Dieu des plus forts.
C'est sans doute pourquoi on peut envier ceux qui n'ont pas l'occasion de pousser un tel cri, les riches, les nantis, les touts-contents d'eux-même, les fiers-à-bras du mérite, les héros de l'effort récompensé, les faites-donc-comme-moi-, les j'estime-que, les il-est évident-que, les sublimateurs, les certains, les justes.
Ceux-là n'appellent jamais à l'aide, ils se contentent de chercher des appuis pour leur promotion sociale car on leur a dit depuis l'enfance que seule cette dernière était capable d'assurer leur bonheur. Ils n'ont pas le temps d'aimer, trop occupés qu'ils sont à gravir les échelons de leur échelle hiérarchique...
Henri Laborit
Éloge de la fuite