Bonjour à tous,
Le WE entre les fêtes semblait tout indiqué au Parisien pour une pause campagnarde. Rdv en Bourgogne chez un camarade passioné de cuisine. Du coup, les fêtes aidant, j'en profite pour sélectionner quelques bouteilles de "fête". Mon camarade a quelques spécialités comme le gigot de 7 H..., me conduise vers de vieilles quilles de nobles origines : Clos de Vougeot 71, Mouton Baron 70… Bref, du sérieux. Arrivé sur place, c'est le WE du 28, il faut froid et les enfants ont eu comme cadeau de magnifiques livres de cuisine. Et là, pas le temps de dire un mot, il est décidé que les enfants feront la cuisine en choisissant une recette dans leur livre et là… c'et le drame… Les filles choisissent : Poulet tandori et nan fromage avec riz safran ! Heuh, j'ai pas de gigondas ou de gewurz… Mais bon qu'à cela ne tienne, ce sera intéressant de confronter ces mariages.
En entrée c'est vite vu, le Puligny Montrachet Champs Gain de Leflaive 1999 est oxydé… Le Champagne Gonet Medeville 1er C Blanc de noir présente un nez de pomme, de miel avec des notes de fruit rouge très agréables. La bouche est droite, traçante avec des bulles fines, délicates et une finale toute légère et persistante. Très Bien.
On attaque les choses sérieuses après une petite bataille avec le bouchon du MoutonBaron 70 (d'Armailhac aujourd'hui) qui s'est cassé en fin de bouchon ! Finalement tout se finit bien et sur le poulet tandori parfaitement réussi, on attaque :
Clos de Vougeot Domaine Armelle Rion 1971 : un nez marqué par le renfermé à l'ouverture puis à l'aérataion, arrive la cerise avec un léger kirch, un fond de cuir, de viande rôti, des note de cèpes, d'épices. La bouche est profonde, charnue, un côté acidulé qui confère une belle structure droite avec des tanins enveloppanst gagnant en amplitude et rondeur sur le fruit rouge, le champignon. La finale est acidulée avec un coté doucereux, souple, mais longue sur le fruit rouge confit, le cuir, le champignon, le fumé. Bien joli vin encore bien fringuant. Très Bien +. L'accord est finalement pas si mal car le vin possède une force et une tension interne qui soutient le plat et les épices légères du plat relève le fruité douceureux du vin.
Le Pauillac Château Mouton Baron Philippe 70 a un très beau nez typique de pauillac sur le graphite, la mine de crayon sur fond fûmé avec une dose de tabac, de champignon cèpe presque truffé. La bouche est charnue attaque droite et se présente tendue, fine avec des tanins ronds fondus mais cela manque un peu de matière et de charme et évolue très nettement sur le champignon. La finale est fluide, droite, et le creux en bouche n'est pas compensé dans cette finale courte. Bien+ 85. Par contre, la faiblesse des arômes est rédhibitoire sur le plat…
Le lendemain, un bœuf carotte rendra parfaitement la balle à un Sotanum des Vins de Vienne 2003. Cette syrah élevé comme une Côte Rotie posséde un nez précis, juteux, de cassis, de fruit mûr aux notes de poivre, de fleur donnant la fraicheur et un fond léger fûmé. La bouche corpulente est dynamique avec une jolie profondeur de fruit noir mûr, de poivre, c'est juteux et les tanins soyeux, amples, enveloppent une belle finale persistante et d'une grande gourmandise gardant de la fraicheur sur le cassis, la myrtille, le poivre, et un fond délicatement fûmé. Très Bien – Excellent. Une bombe de fruit qui garde de la fraicheur malgré le millésime… Chapeau !
Un joli WE oenophil !
Amicalement, Matthieu