Il a reprochĂŠ Ă M. Calderon de mener sa lutte contre les cartels de la drogue en s'appuyant sur "une bande" pour "faire la guerre Ă une autre bande", et Ă M. Obama "d'approuver l'usage de la force" contre le peuple palestinien.
Le sous-commandant s'exprimait, devant quelque 2.500 sympathisants, lors de la première soirÊe du "Premier festival mondial de la digne rage", organisÊ pour le 15e anniversaire de sa rÊbellion "zapatiste" dans le Chiapas, rÊgion pauvre du sud-est du Mexique.
"Dans le combat contre le narcotrafic, Calderon, soutenu par une bande, a entamÊ la guerre contre une autre bande (...) et violÊ la Constitution en envoyant l'armÊe faire un travail de police", a-t-il dÊclarÊ, dans sa première allocution publique depuis un an.
Le Mexique a enregistrĂŠ, en 2008, 5.376 homicides attribuĂŠs aux cartels, selon les chiffres officiels.
Depuis sa prise de fonctions fin 2006, le gouvernement du prĂŠsident Calderon a dĂŠployĂŠ plus de 36.000 militaires et policiers Ă travers le pays dans sa lutte contre le "crime organisĂŠ", ĂŠrigĂŠe en prioritĂŠ nationale.
L'offensive gouvernementale n'a pas empĂŞchĂŠ la multiplication des meurtres, mais plusieurs responsables du trafic ont ĂŠtĂŠ apprĂŠhendĂŠs ces derniers mois. Tout comme des dirigeants des services de police, dans une opĂŠration "mains propres" dĂŠclenchĂŠe en juillet et qui a notamment abouti Ă l'arrestation de l'ancien directeur du Service fĂŠdĂŠral des enquĂŞtes spĂŠcialisĂŠes dans le crime organisĂŠ (Siedo).
"Calderon a promis d'employer toute la force de l'Etat contre le crime organisĂŠ, mais il est ĂŠvident que c'est le crime organisĂŠ qui dirige la force de l'Etat", a ironisĂŠ le sous-commandant.
Quant à M. Obama, "ceux qui l'ont pris pour un phare" seront dÊçus, car ce prÊsident Êlu dÊmocrate "soutient aussi l'emploi de la force" contre le peuple palestinien, a-t-il ajoutÊ.
Le sous-commandant est restÊ fidèle à son style riche en mÊtaphores pour se moquer des divisions de la gauche mexicaine. Il a raillÊ aussi le maire de gauche de Mexico, Marcelo Ebrard, qui a installÊ la plus grande patinoire au monde sur la place centrale de la capitale pour les fêtes de fin d'annÊe.
CagoulĂŠ comme il s'est toujours montrĂŠ en public, il avait ouvert dans la matinĂŠe ce "Premier festival mondial de la digne rage" dans les locaux de l'UniversitĂŠ de la Terre, un centre culturel Ă San Cristobal de Las Casas, le village d'oĂš est partie la guĂŠrilla qui a cessĂŠ le combat armĂŠ en 1995.
Il Êtait entourÊ de responsables politiques et sociaux et militants de l'anti-capitalisme d'une vingtaine de pays. Le Français Olivier Besancenot, ex-candidat prÊsidentiel sous les couleurs de la Ligue communiste rÊvolutionnaire (LCR, extrême gauche), a annoncÊ sa participation.
Le 1er janvier 1994, l'EZLN, mouvement d'insurrection amÊrindien, avait lancÊ un soulèvement armÊ au Chiapas, l'Etat le plus pauvre du pays, le jour même de l'entrÊe en vigueur de l'Accord de libre-Êchange nord-amÊricain (Alena) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.
Depuis, les forces de l'ordre mexicaines armĂŠe et police sont tenues Ă l'ĂŠcart des municipalitĂŠs totalement administrĂŠes par les Zapatistes dans cette rĂŠgion montagneuse.