Baaba Demmba où La prière du vieux peul pour 2009 par Oumar N'Diaye

Publié le 02 janvier 2009 par Bababe

On ne peut pas dire que la terre et ses habitants vont bien en ce début 2009, murmurait  Baaba Demmba...

   Dans sa brousse africaine, seul au milieu de nulle part, encerclé entre la générosité de la nature qui défie l’austérité de l’homme destructeur, le vieux peul s’abandonne dans ses pensées lointaines, il était assis à même le sol, le visage sombre, les cheveux poivre-sel témoignent son vécu et ses angoisses du jour, pour finalement le guider vers cette prière solennelle à travers des lieux symboliques. 

Surpris dans son silence par un léger vent de montagne, il se leva pour s’avancer à travers la plaine fumante, les mains sur les hanches, il revenait pas à pas sur les années de son enfance, oui enfance peule partagée entre le nomadisme et le bonheur familial, riche de conquêtes et de légendes, forte de solidarité et de pugnacité, parfumée d’honneur et de l’humilité.

  Dans sa longue marche silencieuse, il se posait des questions existentielles : pourquoi la terre est-elle devenue si triste à travers les exigences et les insouciances des hommes ?  Pourquoi détruire ce que la nature à de plus beau, de plus respectueux, de plus magiques et de plus généreux ? Pourquoi tant de haine entre les hommes et tant de guerres entre des peuples ? Les religions sont-elles des ponts ou des volcans pour l’humanité ? A quoi bon s’accrocher au pouvoir si ce n’est la volonté de servir l’honneur, la fraternité et la justice ? Quelle finalité pour l’homme hautain et prétentieux ? Pourquoi assassiner l’espoir d’une jeunesse entière en l’envoyant au mouroir de l’Atlantique pour ne pas dire l’exil déchirant ?  

  Pourquoi cultiver des différences sur les apparences trompeuses sans jamais concilier la profondeur des ressemblances humaines ? Quand la terre se tord de  faim et que des mères en pleurs se noient dans les abîmes des larmes de leurs douleurs, on ne peut pas dire que la terre et ses habitants vont bien en ce début 2009 murmurait-il ?.  

  Le voilà au bout de son effort, dans le silence de la nuit qui vient caresser ses confidences solitaires, le vieux peul s’immobilisa au pied d’une colline verdoyante, dans le sillon des mirages de la nuit, il ne pensait plus au sacre du bétail, du pouvoir et de la famille. Ses yeux cachés par un turban bleu laissent couler quelques larmes de tristesse, le cœur accroché aux nuages, les yeux rivés vers 2009, sans être certain d’y assister, il priait de toutes ses forces pour que le monde devienne meilleur, pour que les hommes usent et abusent du plus humain en eux afin que le bonheur, la solidarité, la générosité, l’espoir, l’honneur, la justice, la sincérité, le respect, la fraternité, l’égalité et la tolérance couvent l’humanité toute entière. 

   Après un long sanglot et un espoir qui demeure à jamais intact chez les peuls, il revient sur ces pas effleuré par les fleurs du silence, dans son « Amiin » répétitif, il pensait à l’humanité toute entière, sans jamais renoncer à l’espoir que les hommes de demain arriveront à honorer le serment des grands pacifistes et humanistes d’hier.  

  Alors l’ensemble des contributeurs et gestionnaire du blog Bababe loti à l’image du vieux peul, prient pour que l’année 2009 soit une année de solidarité entre les hommes, de bonheur, d’espérance pour tous les lésés, de fraternité, de solidarité entre les peuples, de paix entre les religions, de respect entre les âges et de justice juste ainsi qu’une bonne santé.  

   Nos malheurs d’homme cesseront dès que nous sauront surmonter nos peurs, nos différences, nos querelles, nos apparences, nos faiblesses, nos erreurs, nos préjugés et surtout quand nous serons capables de partager tout ce que nous avons de meilleur avec nos semblables dans la dignité, sans jamais attendre les drames émouvants qui souvent nous y obligent.  

   Oumar Moussa N’DIAYE